(BFM Bourse) - La banque suisse a abaissé son conseil d'acheter à neutre sur l'avionneur jugeant que les potentielles bonnes nouvelles sont déjà intégrées dans le cours du groupe. L'établissement perçoit par ailleurs plus de risques à la baisse qu'à la hausse sur les jets d'affaires.
Dassault Aviation gravite actuellement à des altitudes inédites. L'avionneur a atteint le 15 avril un plus haut historique en séance à 211,60 euros et n'est que très modérément redescendu depuis.
Le concepteur de l'avion de chasse Rafale et de la gamme de jets d'affaires Falcon a bénéficié ces dernières années du regain d'intérêt des investisseurs pour le secteur de la défense, avec plusieurs conflits, que ce soit en Ukraine ou au Moyen-Orient.
L'attractivité du Rafale, avec de très nombreuses commandes, notamment une de 80 appareils de la part des Emirats arabes unis, finalisée en 2022, a aussi porté le groupe. Même si la faiblesse de l'activité commerciale des jets d'affaires et des difficultés sur la chaîne d'approvisionnement, avec des livraisons décevantes, ont apporté quelques ombres au tableau.
Désormais, UBS estime qu'il est temps de prendre ses bénéfices sur le titre. La banque suisse a abaissé ce lundi son opinion d'"acheter" à "conserver" sur le titre, tout en ajustant son objectif de cours de 220 euros à 200 euros. L'action Dassault Aviation recule de 1,2% à la Bourse de Paris en réaction.
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Des bonnes surprises qui ne surprendront pas
La banque n'a pas vraiment de grief à formuler sur le groupe mais pense que son parcours mérite une respiration.
"Nous pensons que l'accélération des prises de commandes de Rafale est l'un des principaux moteurs du cours de l'action Dassault depuis janvier 2023" et "nous pensons que le marché est de plus en plus enclin à prendre en compte les commandes non confirmées, ce qui se reflète dans l'augmentation des prévisions de livraison à partir de 2026", considère-t-elle.
L'établissement juge ainsi que le potentiel de hausse à court terme s'avère limité puisque les potentielles bonnes nouvelles sont donc susceptibles d'avoir déjà été achetées par le marché.
UBS considère également qu'une nouvelle commande de grande envergure de la part de l'armée de l'air indienne ne devrait pas arriver avant 2025, car d'une part la marine indienne doit déjà signer une commande de 26 appareils (un accord de principe avait été annoncé en juillet 2023) et l'Inde discute, selon Janes.com, par ailleurs, d'une commande de 97 avions Tejas auprès de l'industriel local Hindustan Aeronautics.
Autrement dit les catalyseurs liés au Rafale risquent de manquer dans les prochains mois.
Au-delà de la branche militaire, UBS considère que les risques pour la division jet d'affaires du groupe sont davantage orientés à la baisse qu'à la hausse. "Les dernières données suggèrent que la croissance de l'activité aérienne des 'bizjets' continue de stagner et que les stocks d'appareils d'occasion se normalisent, ce qui limite les nouvelles commandes pour la plupart des avionneurs", écrit la banque suisse.
"Avec le lancement du Falcon 6X en fin d'année dernière et du Falcon 10X prévu en 2027, nous constatons que le marché des avions à long et très long rayon d'action est de plus en plus encombré, ce qui signifie probablement que Dassault restera à la traîne de la croissance du marché des avions d'affaires, dominé par ses pairs Bombardier et Gulfstream", poursuit la banque.
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