(BFM Bourse) - L'action du distributeur est portée ce mardi par des informations de Bloomberg rapportant que la société réfléchit à une série d'options pour améliorer sa valorisation, dont des cessions, une réorganisation opérationnelle, des acquisitions ou une vente partielle voire totale de son capital. Mais cette dernière option est jugée peu probable.
C'est très rare, ces derniers temps, de voir Carrefour au tableau d'honneur du CAC 40. Pourtant le grand distributeur signe, ce mardi, l'une des plus fortes hausses de l'indice parisien, progressant de 1,2% vers 10h40 après avoir pris plus de 3,5% dans les premiers échanges.
L'action de la société dirigée par Alexandre Bompard est portée par des informations de presse qui relancent (un peu) la spéculation sur la société.
L'agence Bloomberg a rapporté lundi soir, citant des sources proches du dossier, que Carrefour était "aux premières étapes" d'un examen étudiant différentes façons d'améliorer sa valorisation en Bourse.
Selon ces sources, plusieurs scénarios seraient sur la table, notamment des cessions d'actifs, la mise en place de partenariats, des acquisitions, ou le lancement d'une réorganisation opérationnelle.
L'agence écrit également que Carrefour pourrait également céder tout ou partie de son capital "si un prétendant intéressé se manifestait", selon les sources qu'elle a sondées. Bloomberg ajoute que des fondes de capital-investissement ou des concurrents pourraient être intéressés, si Carrefour allait dans cette direction.
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Une vente très peu probable
"Les délibérations en sont à un stade précoce et il n'y a actuellement aucune discussion formelle avec un quelconque prétendant, ont déclaré ces personnes (proches du dossier, NDLR). Carrefour pourrait finalement décider de ne pas poursuivre la transaction", ajoute l'agence. "Une autre possibilité serait de rester indépendant tout en poursuivant des mesures visant à renforcer sa compétitivité par des changements de stratégie et de nouveaux investissements", poursuit-elle.
Contacté par BFM Bourse, Carrefour n'a pas souhaité commenter ces informations.
"Ce sont bien les informations de Bloomberg qui portent le titre. Au vu de la hausse de l'action, les investisseurs achètent le regain de spéculation sur l'action Carrefour", explique Clément Génelot, analyste chez Bryan Garnier & Co.
"Maintenant, l'article liste toutes les formes possibles et imaginables d'options, dont celle d'une vente de la société. Or une vente globale de la société me paraît irréaliste car il faut pour cela que l'acheteur soit intéressé, qu'il ait une surface financière suffisante et qu'il obtienne en plus l'aval du gouvernement", prévient l'analyste.
"Au regard de ces trois conditions je ne vois aucun candidat potentiel. Auchan n'a pas la surface financière suffisante, et les fonds de' private equity' seraient bloqués par le gouvernement. De plus, Couche-Tard est occupé à essayer de racheter (le japonais) Seven Eleven pour l’instant", ajoute Clément Génelot.
Des précédentes tentatives ou rumeurs de rapprochement ont entouré Carrefour ces dernières années. Début 2021, le canadien Couche-Tard avait approché la société en vue d'une potentielle opération.
Mais le gouvernement français s'était opposé à la transaction avant même qu'elle ne débute vraiment, invoquant la sécurité alimentaire.
De nombreuses informations de presse ont ensuite fait état de discussions autour d'un mariage avec Auchan, qui n'a donc jamais abouti. D'ailleurs, Auchan, en difficulté financière, a lancé ce mardi un plan "de retour à la croissance en France" qui doit se traduire par 2.070 suppressions de postes nettes. Le groupe a notamment expliqué que son résultat brut d'exploitation (Ebitda) avait été divisé par six depuis 2012.
Une dynamique difficile
Une cession totale de Carrefour apparaît donc peu probable, notamment au regard de la taille de la société. La capitalisation boursière de l'entreprise atteint 10,44 milliards d'euros et la valeur d'entreprise, dette incluse, approche 25 milliards d'euros, selon Bloomberg.
"En revanche d'autres options, comme une vente de certains pays, pourraient faire sens". Il serait effectivement plus facile de monétiser des pays en Europe hors France voire les activités au Brésil.
Quoiqu'il en soit, le parcours boursier de Carrefour n'a guère de quoi enthousiasmer ses actionnaires. Sur un an, le titre perd 10,6% et recule de 1% sur trois ans quand le CAC 40 gagne 5% et 4,6% sur ces mêmes périodes.
La récente dynamique de la société est encore atone. Au troisième trimestre, Carrefour a fait état de ventes en baisse de 3% en France à nombre de magasins comparables, et en repli de 1,5% en Europe. Mais l’entreprise avait indiqué percevoir "des premiers signes d'amélioration des comportements des consommateurs".
"Si l'on peut affirmer que la dynamique du chiffre d'affaires en Europe s'est améliorée séquentiellement au troisième trimestre de l'année 2024 à partir d'une base très faible, il n'y a pas de preuves flagrantes à ce stade que les investissements intenses en matière de prix portent leurs fruits", tranchait alors Stifel.
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