PARIS (Reuters) - Le distributeur Carrefour envisage "sérieusement" de céder ses magasins au Brésil, en Argentine et en Colombie, écrit Le Monde dans son édition datée de jeudi, ce qu'a toutefois démenti une source proche du dossier.

Fin septembre, le quotidien avait indiqué que le n°2 mondial du secteur voulait en outre sortir de l'Asie.

Une source proche du dossier a déclaré mercredi à Reuters que "l'information selon laquelle Carrefour cèderait ses magasins en Amérique latine" était "complètement erronée".

De son côté, Le Monde affirme que "la question n'est pas tranchée, mais (que) la vente de l'Amérique latine est en train d'être explorée. Le projet est à ce point avancé qu'ils (Carrefour) attendent deux offres".

Citant "un proche des dirigeants", le quotidien précise que "l'une d'elle pourrait émaner de Wal-Mart, le numéro un mondial des hypermarchés, comme l'indiquait Le Figaro le 29 septembre.

Le Monde ajoute qu'une vente en bloc des pays émergents est écartée, notamment "parce que les actionnaires craignent qu'elle donne l'impression d'un démantèlement du groupe".

Aucun commentaire n'est disponible dans l'immédiat auprès de Carrefour tandis que le fonds Colony Capital et le groupe Bernard Arnault (propriétaire de LVMH) - qui détiennent à eux deux 13,5% du capital du distributeur - ont refusé de commenter ces informations.

"La conjoncture est compliquée. Nous devons ré-optimiser la stratégie de Carrefour, un fleuron national, pour le maintenir parmi les leaders mondiaux. Il ne s'agit pas d'un repli ni d'une vente par appartement, mais nous ne nous interdisons rien", a confié au Monde un administrateur.

Sous couvert d'anonymat, un analyste dit resté "très, très sceptique" sur cette information du Monde.

"Une telle opération qui ne créerait pas de valeur à moyen long terme amputerait le groupe d'un important relais de croissance", commente-t-il.

Un autre expert du secteur considère que "Colony et Arnault sont en train de tester le marché" et dit lui aussi qu'il "accorde peu de crédit à une décision qui n'aurait comme impact que de redonner de l'argent aux actionnaires".

Une analyste ajoute : "Je n'y crois pas. C'est une décision qui n'est pas rationnelle. Carrefour serait coupé de relais de croissance" et elle affirme que "Lars Oloffson a d'ailleurs envoyé un mail interne à certaines filiale démentant une sortie du groupe d'Amérique latine".

Une autre source a précisé à Reuters que le directeur général de Carrefour avait simplement rapporté "la rumeur" d'une sortie de certains pays où le groupe est présent en indiquant que le plan de transformation sur trois ans, présenté en juin dernier "était engagé et qu'il avançait".

Vers 13h24, l'action Carrefour progressait de 1,52% à 31,4 euros après un gain de plus de 2% après la publication de l'article du Monde.

Noëlle Mennella, édité par Jean-Michel Bélot

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