(BFM Bourse) - Le concepteur du cœur artificiel Aeson a annoncé ce lundi avoir finalisé son appel au marché, levant, en net, 14,9 millions d'euros. Ce qui n'offre toutefois qu'un répit de court terme à ses finances.

La première levée de fonds de l'année de Carmat a été finalisée. Le concepteur du cœur artificiel Aeson a annoncé ce lundi avoir bouclé l'augmentation de capital lancée il y a une semaine et demie.

Cet appel au marché était nécessaire pour le groupe fondé en 2008 qui se serait autrement retrouvé à court de liquidités à la fin du mois.

La société a annoncé avoir levé un montant brut de 16,5 millions d'euros (14,9 millions d'euros en net). Cet montant inclut l'exercice partiel de l'option de surallocation, à hauteur de 1,5 million d'euros.

Environ 4,1 millions d'actions nouvelles ont été émises au prix de 3,99 euros par titre. Degroof Petercam calcule une dilution pour les actionnaires existants d'environ 17%.

A la Bourse de Paris l'action Carmat recule de 5,4% vers 15h, à 4,21 euros.

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Discussions avec la BEI

La société prévoit d’utiliser les fonds levés pour renforcer ses capitaux propres et financer son besoin en fonds de roulement à court terme, en particulier pour poursuivre le développement de sa production et de ses ventes, ainsi que son essai clinique EFICAS en France. Cette étude vise à inclure une cinquantaine de patients éligibles à une transplantation au sein d'un réseau de six centres cardiologiques français.

"Elle permettra à Carmat de recueillir des données supplémentaires sur l’efficacité et la sécurité de son cœur artificiel, ainsi que des données médico-économiques pour soutenir la proposition de valeur de la prothèse, et tout particulièrement le remboursement du dispositif en France", expliquait la société en octobre.

Reste que cet appel au marché ne donne qu'une bouée d'oxygène assez modeste à la société. Son horizon financier s'étend pour l'heure jusqu'à la fin du mois de février mais pourra être étiré jusqu'à la mi-mai dans le cas d'un accord définitif avec la Banque européenne d'investissement (BEI).

Mi-janvier Carmat avait annoncé un accord de principe avec l'instance européenne pour reporter les échéances de remboursement d'un prêt de 30 millions d'euros contracté en 2018 tout en convertissant en capital au moins une tranche de ce prêt via une fiducie-gestion. Ce qui serait synonyme d'une potentielle dilution supplémentaire.

Encore du potentiel?

Carmat évalue ses besoins d'apports de fonds supplémentaires pour les douze prochains mois à 50 millions d'euros ou 35 millions d'euros si les discussions avec la BEI s'avèrent fructueuses.

"Carmat anticipe la conclusion d’un accord avec ses créanciers financiers d’ici la fin du premier trimestre 2024, et continue par ailleurs à travailler très activement à la sécurisation à court-terme de financements supplémentaires, lui permettant d’étendre son horizon financier", assure l'entreprise.

"Le succès de cette offre est rassurant car Carmat avait une visibilité (financière, NDLR) jusqu'à la fin de ce mois. Ce financement leur donnera plus de temps pour faire la preuve d'une dynamique commerciale croissante afin d'attirer éventuellement des fonds supplémentaires. Néanmoins, il ne s'agit que d'un soulagement à court terme (trois mois)", résume Degroof Petercam, qui fait donc l'hypothèse qu'un accord avec la BEI soit trouvé.

La banque belge a remis d'équerre ses prévisions en intégrant notamment l'appel au marché annoncé ce lundi ainsi qu'une nouvelle augmentation de capital avec une décote de 30%. Elle arrive à un objectif de cours de 11,3 euros contre 20,8 euros précédemment (et un cours actuel à 4,21 euros) et réitère son conseil à l'achat. La banque continue par ailleurs de tabler sur un pic annuel des ventes d'Aeson de 750 millions d'euros en rythme annuel.