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CALIBRE (ex-CYBERGUN)

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Calibre (ex-cybergun) : Pour sanctuariser ses activités militaires, Cybergun va utiliser une arme anti-OPA

mercredi 1 février 2023 à 17h09
Cybergun veut protéger ses activités militaires

(BFM Bourse) - Le groupe demandera début mars à ses actionnaires de se prononcer sur la transformation de l'entreprise en société en commandite par actions, ce afin de protéger ses actifs dans le domaine militaire d'une prise de contrôle hostile.

Pour réfréner les éventuels prédateurs, Cybergun compte recourir à une arme anti-OPA (offre publique d'achat) bien connue des juristes.

Le fabricant de répliques d'armes sous licence exclusives, historiquement positionné sur le segment civil (airsoft) et depuis 2014 sur la défense (entraînement des forces armées et de police) réunira le 3 mars prochain ses actionnaires en assemblée générale mixte. Lors de cet évènement, les porteurs du groupe seront appelés à se prononcer sur le projet de transformation de la forme juridique du groupe, passant du statut de société anonyme à celui de société en commandite par action.

Une "forteresse" juridique

Cette forme juridique est souvent qualifiée de "forteresse" érigée face aux prises de contrôle hostiles, parce qu'elle permet de dissocier deux types d'actionnaires à savoir les commandités et les commanditaires. Les premiers voient leurs patrimoines se confondre avec celui de la société, et s'occupent de la gestion de l'entreprise, en nommant et révoquant les gérants (qui eux ne sont pas nécessairement des commandités) et ou décidant de la modification des statuts. Ils ont pour ainsi dire les "plein pouvoirs", comme le souligne le site doctrineactu.fr. Les commanditaires, eux, apportent les capitaux mais ne s'immiscent pas dans la gestion de l'entreprise.

Ce statut constitue une arme anti-OPA car un "raider", un investisseur qui tente de mettre la main sur le groupe, ne peut contraindre un commandité à lui céder ses parts, et donc son pouvoir, la cession étant soumise à l'approbation de tous les commandités. Il existe toutefois des limites, le "raider" pouvant adopter une attitude d'obstruction, par exemple en refusant d'approuver les comptes. Ce statut avait notamment permis à Hermès de résister à la prise de contrôle de LVMH au tournant des années 2010.

Pour revenir à Cybergun, l'entreprise justifie cette transformation en invoquant la nécessité de "protéger les actifs stratégiques" de son pôle militaire, face à une potentielle prise de contrôle hostile.

"Ces activités intègrent des programmes sensibles réalisés en sous-traitance pour plusieurs grands noms dans les secteurs de l’énergie, du médical, du pétrole et de la défense et par la vente d’ensembles et sous-ensembles pour de grands donneurs d’ordres de la défense", explique la société.

Effondrement du cours de Bourse

Dans cette optique, HBR Investment, holding personnelle d'Hugo Brugière, PDG de Cybergun (et d'autres microcaps fragilisées, comme Neovacs, Pharnext et Boostheat), deviendrait l'unique associé commandité et serait responsable solidairement et indéfiniment des dettes de la société. HBR Investment possédait début décembre environ 21% du capital du groupe.

"Il y a un décalage énorme aujourd’hui entre ce qui vit le groupe Cybergun de l’intérieur, avec la montée en puissance du pôle militaire qui devrait représenter plus de la moitié de l’activité en 2023, et la situation boursière de la société", a déclaré Hugo Brugière, cité dans un communiqué. "Je ne veux pas exposer des actifs stratégiques pour l’industrie française de défense aux spéculateurs ou pire à des intérêts étrangers. C’est la raison pour laquelle je suis prêt à m’engager encore plus fortement dans le futur de Cybergun", a-t-il ajouté.

Si le cours de Bourse progresse de 18,15% ce mercredi à 0,11 euro, il s'est effondré ces dernières années, avec un plongeon de 82% sur un an, et un nominal toujours faible malgré les regroupements d'actions. Le titre a notamment chuté en décembre à la suite de l'annonce d'un financement dilutif complexe, à savoir des ORA-BSA (des obligations remboursables en actions assorties de bons de souscriptions en actions). Cybergun donnait à titre indicatif l'exemple d'un actionnaire qui ne participerait pas à l'opération et qui possède 1% du capital. Sa participation serait théoriquement réduite, in fine, à 0,47%.

Cybergun s'est fortement développé ces dernières années dans son activité militaire, qu'il cherche donc à sanctuariser. Ce pôle représentait à fin octobre (donc sur 10 mois d'activité pour l'exercice 2022) des revenus de 13,4 millions d'euros, représentant 37% du chiffre d'affaires. L'an passé, Cybergun est passé par la croissance externe en reprenant le manufacturier d'armes Verney-Carron qui avait fait l'objet d'une procédure de sauvegarde judiciaire. Son intégration apportera 11 millions d'euros de revenus supplémentaires en 2023, en sus des 33 millions d'euros visés par Cybergun sur son pôle militaire.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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