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L'indice CAC amorce une phase de consolidation, après le récent rally alimenté par des espoirs de désescalade dans la guerre commerciale. Mais les opérateurs ne sont pas dupes: même si Washington a signé avec Londres un accord tarifaire, et qu'un moratoire de 90 jours a été décidé avec Pékin, le "fond" de l'affaire n'est pas effacé, et Trump ne reviendra pas sur le concept même de barrière douanière.
"Après un peu d’euphorie à la suite de l’annonce de la baisse des tarifs entre les États-Unis et la Chine, à partir de niveaux prohibitifs et la pause de 90 jours pour continuer à négocier, il semblerait que la 'fatigue' gagne la prise de risque", commente Xavier Chapard de LBPAM. "Ceci semble raisonnable devant les grandes incertitudes qui doivent encore se dissiper pour appréhender le futur que nous imposent les États-Unis. Le fait que le pire a peut-être été évité, ne veut pas dire que l'on revient au monde d’hier", ajoute-t-il.
"Donald Trump ne reviendra pas sur le principe même des droits de douane et il nous paraît dès lors difficile d’adopter une posture plus optimiste que celle déjà intégrée par les marchés. Surtout, les effets concrets de la guerre commerciale sur les résultats des entreprises ne semblent pas encore totalement au centre des attentions", insiste Thomas Giudici, responsable de la gestion obligataire d'Auris Gestion.
Au chapitre statistique, l'indice de confiance du consommateur américain a reculé à 50,8 points, selon une estimation préliminaire de l'Université du Michigan (U-Mich). Le consensus était plus optimiste et envisageait une légère progression de cet indice aux alentours des 53,5 points.
Pour rappel, jeudi était le jour de la semaine qui concentrait l'essentiel des repères statistiques américains. Et ces publications étaient globalement décevantes. Prenons les ventes de détail, l'un des mesures phare de la consommation américaine. Elles ne progressent que de 0,1%, hors automobiles, manquant les attentes (+0,3%). Cible manquée également pour l'indice des prix à la production (-0,5% pour le panier le plus large), ce qui ne constitue pas en soi une catastrophe dans le sens où le chiffre éloigne momentanément les craintes d'une reprise de l'inflation. Par ailleurs, si l'indice manufacturier Philly Fed baisse moins que prévu (-4,0), l'indice Empire State, lui, fond à proximité des -10. RAS en revanche du côté des inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, stables à 229 000 nouvelles unités, parfaitement au cœur de la cible.
Par ailleurs, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell a déclaré que les chocs soudains sur l’offre de biens ou de matières premières constituaient un défi difficile pour l’économie et la Fed. "Il se peut que nous entrions dans une période de chocs d'offre plus fréquents et potentiellement plus persistants - un défi difficile à relever pour l'économie et les banques centrales", a déclaré Mr Powell.
Côté valeurs, le CAC 40 a été soutenu par les hausses d'Essilorluxottica (+3%) et de Sanofi (+2,1%). Du côté des capitalisations moyennes, Bastide a gagné 2,6% après avoir dégagé une croissance vigoureuse au troisième trimestre de son exercice décalé 2024-2025.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de vendredi dans le vert, à l'image du Dow Jones (+0,78%) et du Nasdaq Composite (+0,52%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné 0,70% à 5 958 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1210$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 61,10$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,41%. Quant au VIX, il valait 17,83 à la dernière clôture du S&P500.
A l'agenda macroéconomique ce lundi, à suivre en priorité à 11h00 les prix à la consommation en Zone Euro.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le gap d'ouverture, ample, vendredi 02 mai, a montré un premier essoufflement du mouvement de rattrapage amorcé le 08 avril. Désormais, l'indice est sous des forces de résistance, matérialisées entre autres par un autre gap, baissier celui-ci: celui du jeudi 03 avril, soit le début de la vive correction liée à l'entrée en vigueur de droits de douane prohibitifs. Ce niveau se double de la moyenne mobile à 50 jours (en orange), qui constitue un test graphique. Ce test graphique est pour l'heure en passe d'être réussi, mais le comblement d'un autre gap, celui du 31 mars, invite à la retenue.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 7900.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7690.00 points relancerait la pression vendeuse.
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