Connexion
Mot de passe oublié Pas encore de compte ?

CAC 40

PXI - FR0003500008
7 135.75 +0.32 % Temps réel Euronext Paris

CAC 40 : Les aiguilles des baromètres d'appétit pour le risque reculent brutalement

mercredi 22 avril 2020 à 08h37

(BFM Bourse) - Sur fond de situation chaotique sur le marché du pétrole, le CAC 40 (-3,77% à 4 357 points) a lourdement reculé mardi, alors que le contrat WTI pour livraison en mai, à expiration hier, est passé en territoire négatif. La situation sur le marché baromètre de référence de l'appétit pour le risque sur l'économie mondiale, reste particulièrement tendue, avec un baril de brut léger texan à peine supérieur à 10$ (livraison juin) ce matin.

Explication de la situation inouïe connue en début de semaine sur le pétrole: avec des stocks pléthoriques, des capacités à saturation et une demande mondiale qui s'est effondrée en pleine crise sanitaire, les opérateurs ont vendu frénétiquement pour ne pas avoir à prendre physiquement livraison des barils correspondant à une période où ils auraient même du mal à trouver de quoi stocker. Face à une baisse inédite de la demande et alors que l'offre reste largement surabondante, les raffineries, réservoirs, oléoducs et autres tankers débordent.

Alors certes, ce passage, subrepticement, en territoire négatif, a une explication purement technique, mais il met en lumière la pression exercée sur ce baromètre de référence de l'appétit pour le risque sur les marchés, alors qu'une grande partie de l'économie mondiale reste "sous cloche".

"Les Etats-Unis, qui ont investi massivement dans le pétrole non conventionnel durant ces dernières années, pourraient voir des faillites à répétition de producteurs de pétrole indépendants", s'inquiète V. Boy, analyste de marché chez IG France. "Ce phénomène devrait accélérer les défaillances de paiements et devrait également augmenter le risque sur le secteur bancaire."

Le bilan du coronavirus SARS Cov-2, responsable de l'épidémie de Covid19 est désormais, à l'échelle mondiale, de plus de 2 500 000 de cas confirmés, et de plus de 177 000 morts, selon les données compilées par l'Université Johns Hopkins, qui fait autorité en la matière. La propagation incontrôlable du virus à l'échelle de la planète rend encore indéchiffrable les conséquences sur l'activité économique. Les quatre principales puissances économiques de la Zone Euro (Allemagne, France, Italie, Espagne) sont particulièrement touchées. En particulier, 24 648 décès sont à déplorer en Italie, et 21 282 en Espagne.

L'épicentre est toujours centrée actuellement sur les Etats-Unis, où près de 830 000 cas sont confirmés. Plus de 45 000 décès ont été recensés sur le sol américain, dont plus de 14 800 pour la seule ville de New York. L'inquiétude est d'autant plus forte que le système de santé, observé à l'aune de la puissance économique des Etats-Unis, est finalement fragile.

Dans ces conditions, "les nouvelles ne permettent pas de les conforter dans l’idée de voir l’activité reprendre à court terme", poursuit M. Boy.

"En effet, le nombre de décès enregistré durant les dernières 24h a atteint 2750 contre une hausse de plus de 2800 constatée le jour précédent. Le nombre de nouveaux cas reste également élevé à près de 30 000 au cours des dernières 24h. Ainsi les marchés doutent de plus en plus de voir l’administration annoncer la réouverture, même partielle, du pays le 1er mai et l’idée de voir un « big bang » économique après la crise sanitaire semble être de plus en plus mise à mal."

Au chapitre statistique, les opérateurs ont pris connaissance mardi du "ZEW" allemand. Alors que le consensus était lourdement pessimiste à -40 ce mois-ci, après un mois de mars abyssal (-49.5), le score a puissamment rebondi, repassant largement en territoire vert, à 28.2. Pour rappel, l'indice de sentiment économique du ZEW (Zentrum fur Europaische Wirtschaftsforschung), contracté plus couramment en "indice ZEW" est un indicateur avancé de la santé économique de la première puissance économique de la Zone Euro. Il est calculé après dépouillement d'une enquête passée auprès de 300 investisseurs institutionnels et analystes, qui donnent une note sur leur vision à six mois de l'économie allemande.

Côté valeurs, les acteurs des services pétroliers étaient significativement attaqués en Bourse, sans capituler toutefois face à l'effondrement des cours de l'or noir: citons CGG (-6,47% à 0,94 euro), ou TechnipFMC (-7,25% à 6,854 euros).

Les secteurs de la construction aéronautique et du transport aérien, paralysés, ont une nouvelle fois subi des dégagements, à l'image des principaux représentants sur le compartiment A de la cote: Air France (-4,93% à 4,528 euros), Airbus (-6,58% à 51,96 euros), et Safran (-8,63% à 73,92 euros.

Les données trimestrielles de Danone (-2,72% à 63.18 euros) ou la diminution du dividende de Carrefour (-3,51% à 13,55 euros) sont mal passés auprès des investisseurs.

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont accentué leur décrue, pour la deuxième séance consécutive, dans des volumes en accélération, à l'image du Dow Jones (-2,67% à 23 018 points) ou du Nasdaq Composite (-3,48% à 8 263 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 3,07% à 2 736 points.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1.0850$. Le baril de WTI, l'un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 10,70$.

À l'agenda statistique ce mercredi, à suivre en priorité outre Atlantique, l'indice des prix de l'immobilier à 15h00 et les stocks de pétrole à 16h30, et pour la Zone Euro l'indice de confiance des consommateurs à 16h30.

A noter, pour les détenteurs de positions au RD: la liquidation mensuelle interviendra à la clôture de la séance du lundi 27 avril.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Nous mettions en garde nos lecteurs dans nos précédentes analystes sur la formation d'un piège à la hausse (bull trap) qui s'est déclenché mercredi 15/04. Nouvelle confirmation mardi 21 avril.

L'observation des secteurs qui ont participé à la baisse le plus intensément (sur ces deux dates) est particulièrement révélateur de la psychologie de marché.

Un bémol toutefois, les volumes n'ont pas été assez puissants pour valider pleinement l'expression du camp vendeur, et donc valider pleinement un retour aux pressions vendeuses initiales.

Les 4 600 points qui se sont progressivement imposé comme un niveau technique de résistance, deviennent un niveau pivot intéressant en deçà duquel une zone de danger existe.

Avis négatif proposé à l'échelle de la séance à venir.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.

Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 4600.00 points.

Le conseil BFM Bourse

CAC 40
Négatif
Résistance(s) :
4600.00 / 5000.00 / 5081.00
Support(s) :
4117.00 / 3684.00 / 3500.00

Graphique en données horaires

CAC 40 : Les aiguilles des baromètres d'appétit pour le risque reculent brutalement (©ProRealTime.com)

Graphique en données quotidiennes

CAC 40 : Les aiguilles des baromètres d'appétit pour le risque reculent brutalement (©ProRealTime.com)
©2023 BFM Bourse
Portefeuille Trading
+310.80 % vs +43.54 % pour le CAC 40
Performance depuis le 28 mai 2008

Newsletter bfm bourse

Recevez gratuitement chaque matin la valeur du jour