(BFM Bourse) - L'indice parisien chute ce lundi, réagissant à un climat d'incertitude politique renforcé par l'annonce de la démission du Premier ministre.
Le CAC 40 souffre grandement ce lundi.. L'indice parisien chute de 2% vers 9h45 ce lundi 6 octobre 2025. Ce alors que les autres marchés parisiens connaissent une séance assez calme. Londres perd 0,2% et Francfort 0,3%.
L'indice parisien est dans le dur après la démission du Premier ministre, Sébastien Lecornu, annoncée ce lundi.
Signe que la situation de la France inquiète, l'euro chute également. La devise de la zone euro perd 0,7% face au dollar à 1,166 dollar.
L'Elysée a annoncé dans la matinée le départ du locataire de Matignon au lendemain de la présentation de son gouvernement. La composition de l'exécutif annoncée par Sébastien Lecornu a essuyé une volée de critiques de la part des partis d'opposition.
Marine Le Pen, députée du Rassemblement national, a évoqué un choix "pathétique" tandis que Jean-Luc Mélenchon, figure de la France insoumise, à déclaré que le compte à rebours "pour les chasser tous (était) commencé". Plusieurs dirigeants de LR ont exprimé leur volonté de sortir du gouvernement.
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"Une surprise"
"Cette démission reste une surprise, notamment au vu de la position de LR (initialement enclins à participer au gouvernement, NDLR)", explique Alexandre Baradez, chef de l'analyse de marché, chez IG France.
"Le risque c'est qu'il y ait une nouvelle dissolution et des législatives, un processus long qui prendrait des mois et repousserait d'autant le budget. Or le risque budgétaire est le principal risque qu'a en tête le marché. Plus on a de l'instabilité politique, plus ce risque s'accroît", poursuit-il.
Une tension palpable s'observe sur la dette française. Signe du stress des investisseurs, l'écart de taux entre la dette française à 10 celles et celle de même échéance de l'Allemagne atteint 87 points de base (0,87 point de pourcentage) contre un peu plus de 80 points précédemment.
Du côté des valeurs, les banques dévissent. Société Générale perd 7,3%, BNP Paribas perd 5,3% et Crédit Agricole 5%.
Les banques restent la principale variable d'ajustement pour le marché après le regain de tensions obligataires car les banques françaises ont des obligations françaises dans leur bilan", explique Alexandre Baradez.
"Par ailleurs ont peur craindre qu'avec l'incertitude politique ambiante, la note de crédit de la France soit encore abaissée, notamment lors des prochaines revues par S&P et Moody's", poursuit-il.
"Les banques sont toutefois solides on est pas sur une crise comme en 2011-2012"? assure l'expert. Autre forte baisse: Thales. Le groupe de défense et de technologies perd 4,6%.
L'aléa politique en France pourrait retarder l'adoption d'une loi de finances et donc du budget de la défense pour 2026. Ce qui peut constituer une source d'incertitude pour le marché.
Fin août, Jefferies rappelait que le précédent budget (celui de 2025) avait été adopté avec un retard significatif, ce qui avait conduit à des prises de commandes assez "lentes" dans les activités de défense de Thales, au premier trimestre 2025. La France représentait, en 2024, un peu moins d'un quart des prises de commandes de Thales.