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BOUYGUES

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Bouygues : Altice France écarte une offre de rachat pour SFR, mais le marché y croit toujours, Bouygues et Orange prennent 8% et 3% en Bourse

Aujourd'hui à 11:43
Orange et Bouygues progressent en Bourse

(BFM Bourse) - Le conglomérat et l'opérateur télécoms progressent en Bourse, au lendemain de l'annonce par Bouygues Telecom, Free et Orange du dépôt d'une offre conjointe non engageante pour l'acquisition d'une grande partie des activités d'Altice et donc SFR en France. Cette proposition a été immédiatement rejetée par Altice France, qui n'a cependant que très peu de marge de manœuvre.

Altice France dit pour l'instant non à un rachat de SFR par ses concurrents français. La maison-mère de l'opérateur a indiqué que l'offre de ses concurrents Bouygues Telecom, Orange et Free avait été "immédiatement rejetée", dans un message à ses salariés cité par les agences de presse.

"L'histoire ne fait que commencer et les rebondissements promettent d'être nombreux", avait indiqué Invest Securties ce mercredi matin après le dépôt de l'offre pour racheter la très grande partie des actifs de SFR.

Pour autant, le marché croit toujours à un retour à trois opérateurs sur le marché français. À la Bourse de Paris, Bouygues gagne encore 7,1% et Orange 3,5% malgré le rejet de l'offre d'Altice France.

Les analystes d'Oddo BHF, estimaient, dans une note publiée ce mercredi matin avant l'ouverture du marché qu’Altice France voudrait "probablement" relever cette offre. "Toutefois la marge de discussion est faible sans autre acheteur", ajoutait le bureau d'études.

Une offre "non engageante"

"Par ailleurs, une mauvaise surprise lors de l’accès aux comptes n’est pas à exclure et en faveur des acheteurs. Le découpage des actifs impliquera quelques différences de valorisation mineures entre acheteurs car tous les actifs ne sont pas équivalents", indique aussi le bureau d'études.

Pour l'intermédiaire financier, un accord réglementaire de la part des autorités de la concurrence semble possible grâce à l’équilibre trouvé. Ce feu vert reste toutefois "une variable" inconnue et peut entrainer des ajustements, ajoute-t-il.

Oddo BHF remarque au passage que le closing (finalisation de l'opération) n’est pas attendu avant le deuxième semestre 2027, ce qui expose l’opération aux aléas politiques (si un parti décidait de se servir de cette transaction à des fins politiques).

Rappelons que dans un communiqué commun, les trois concurrents de SFR, Orange, Free et Bouygues Telecom ont annoncé dans la soirée du mardi 14 octobre leur intention officielle de racheter "une grande partie des activités" télécommunications d'Altice en France (métropolitaine).

Ce qui revient à acquérir la plupart des actifs de SFR, opérateur télécoms qui a souvent été envoyé par les analystes et les spéculations de marché dans les bras d'un concurrent.

L'offre exclut cependant les participations dans les sociétés Intelcia, UltraEdge, XP Fibre, Altice Technical Services et les activités du groupe Altice dans les départements et territoires d'outre-mer.

L'offre commune des trois opérateurs est "non engageante" et porte sur "un montant total de 17 milliards d'euros de valeur d'entreprise pour les actifs" du groupe Altice en France que le trio estime l'ensemble à plus de 21 milliards d'euros. Lors d'un appel avec la presse après l'annonce, Bouygues Telecom a précisé qu'il était bien question d'acheter "des actifs" et non de reprendre toute la structure avec ses dettes, indiquent nos collègues de Tech& Co.

La répartition du prix et de la valeur est déjà connue et serait de l'ordre de 43% pour Bouygues Telecom, 30% pour Free-Groupe iliad et 27% pour Orange.

"Orange dispose d'une marge de manœuvre limitée pour gagner des parts de marché dans les secteurs des entreprises, des infrastructures ou du haut débit fixe, en raison des contraintes réglementaires probables liées à sa présence déjà importante", note UBS pour expliquer qu'Orange a une part plus limitée dans cette réparation.

Dans le détail, les activités entreprises seraient reprises par Bouygues Telecom et Iliad, la base de clients particuliers serait partagée entre la filiale télécoms du conglomérat Bouygues, Free-Groupe Iliad et Orange. Les infrastructures et les fréquences seraient réparties entre les trois opérateurs tandis que le réseau mobile de SFR en zone non dense sera repris exclusivement par Bouygues Telecom.

Les trois groupes précisent qu'il n'y a "aucune certitude à ce stade que cette offre indicative puisse aboutir à un accord". L'offre commune doit être encore acceptée par Altice pour entrer dans une phase de négociations exclusives. Ces négociations pourraient prendre "trois à quatre mois", estime Bouygues Telecom, qui souligne qu'on "est au tout début du process", ajoutent aussi nos collègues de Tech&Co.

Le trio précise que cette offre sera soumise à la consultation préalable des instances représentatives du personnel et à l'accord des autorités réglementaires compétentes et ne pourrait intervenir qu'en 2027.

Cette transaction, sur la base de l'offre communiquée par les trois groupes, coûterait entre 1 et 2 milliards d'euros aux trois opérateurs français, selon des estimations préliminaires du bureau d'études indépendant Alphavalue. Il ajoute que cette opération est favorable à Bouygues et Orange, car elle ne nécessiterait pas de sortie de trésorerie importante de la part des trois acquéreurs.

Une restructuration qui a tout accéléré

L'offensive des trois rivaux est liée directement aux difficultés d'Altice France, qui était asphyxiée par une écrasante dette. Ce qui faisait de l'opérateur SFR une proie idéale pour un rachat, et les spéculations allaient bon train quant à l'avenir de l'opérateur au carré rouge.

Les dirigeants de Bouygues Telecom, Free et Orange ont déclaré être favorables à une consolidation du marché autour de trois opérateurs, comme avant 2012 et l'arrivée de l'opérateur d'Iliad. Lors de la publication de ses résultats semestriels, la direction d'Orange s'était même dit prête à s'engager dans une consolidation du marché français.

"Nous attribuons une probabilité de 50% à un tel scénario. Au début de l'année, nous ne l'aurions chiffrée qu'à 20%. Depuis, Altice France a restructuré sa dette, ce qui facilite une potentielle vente et reprise de l'entreprise", expliquait au printemps denier Stéphane Beyazian, analyste chez Oddo BHF.

Or, début octobre, Altice France a mené une opération de restructuration financière, l'une des plus importantes jamais réalisées en Europe, qui faisait suite à un accord conclu en février avec les créanciers du groupe.

Dans sa note publiée ce mercredi matin, Invest Securities se demandait si Patrick Drahi et les créanciers d'Altice, qui ont récupéré 45% du capital dans le cadre de la restructuration financière finalisée en septembre, seraient prêts à accepter ce prix qui fait ressortir un multiple représentant 6,6 fois le résultat brut d'exploitation (Ebitda) 2025.

Selon Les Echos, le prix évoqué dans l'offre serait très éloigné des 28 milliards d'euros attendus par Patrick Drahi et des 30 milliards d'euros évoqués par Bloomberg, rappelle aussi Invest Securities.

Une hausse des prix à venir?

En attendant un éventuel dénouement, les observateurs s'accordent à dire que la perspective d'un retour à trois opérateurs serait bénéfique pour les acteurs en place. "Cette offre laisse planer l'espoir d'une consolidation du marché français des télécoms et du retour à trois opérateurs", souligne Invest Securities.

Stéphane Beyazian d'Oddo BHF expliquait il y a quelques mois que le futur rachat d'Altice-SFR aurait des bénéfices pour l'ensemble des trois acteurs du marché, notamment en termes de prix.

UBS partage cet avis, puisque la banque estime que la consolidation du marché français pourrait conduire à un environnement concurrentiel et tarifaire plus soutenable avec donc moins de pression sur les prix.

Dans le cas d'Orange, UBS note que les revenus des services de détail hors PSTN (le réseau téléphonique commuté) d'Orange en France sont passés d'une croissance supérieure à 3% ces dernières années à moins de 1% actuellement, en raison de la guerre des prix lancée par Altice au deuxième trimestre 2024.

"La consolidation pourrait donc remédier au talon d'Achille (c'est-à-dire l'intensité de la concurrence en France, NDLR) de l''equity story' (l'histoire que raconte un entreprise au marché, NDLR) d'Orange que les 'buys sides' (les investisseurs en simplifié, NDLR) considèrent comme le sujet le plus important, d'après les commentaires d'un large éventail d'investisseurs", ajoute la banque.

"Bien que préliminaire, nous considérons cette nouvelle comme positive pour Orange, car les investisseurs ont souligné le risque que la valorisation et les intérêts potentiellement divergents des parties dans ces négociations complexes puissent conduire au report ou à l'abandon de l'opération", avance UBS qui ajoute que le prochain catalyseur pour Orange sera le capital markets day (journée investisseurs) de février 2026.

L'intermédiaire financier s'attend à ce que la société soit en mesure de présenter des perspectives intéressantes pour les trois prochaines années. Depuis le 1er janvier, le seul grand groupe télécoms encore présent à la Bourse de Paris depuis le retrait d'Iliad de la Bourse de Paris en 2021, prend plus de 46,3%, surpassant de loin le CAC 40, qui s'adjuge 9,9% sur la même période.

Sabrina Sadgui - ©2025 BFM Bourse
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