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Bollore : En cédant Bolloré Africa Logistics, Vincent Bolloré regarnirait le trésor de guerre familial

mardi 21 décembre 2021 à 12h22

(BFM Bourse) - Le groupe industriel négocie la cession à MSC de ses activités de transport et logistique en Afrique pour 5,7 milliards d’euros. Une opération qui marquerait la sortie d'une activité historique, mais cible de controverses récurrentes, alors qu'approche le passage de relais à la tête du groupe entre Vincent Bolloré et ses enfants. La nouvelle génération n'en aurait que plus de facilité pour tourner la page, avec en prime une coquette dote pour développer le groupe vers de nouvelles activités.

Encore à l'état de rumeur alimentée en octobre dernier par des informations du journal Le Monde, la perspective d'une cession de la branche de logistique et transport africaine du groupe Bolloré se confirme officiellement. Lundi soir, le groupe a annoncé avoir reçu une offre de la part de MSC (Mediterranean Shipping Company) valorisant Bolloré Africa Logistics à 5,7 milliards d’euros dette comprise (hors intérêts minoritaires). Bolloré a consenti à l'armateur italo-suisse une période d'exclusivité jusqu’au 31 mars prochain afin que MSC puisse lui remettre le cas échéant, à l’issue d’une phase d’audit complémentaire et de négociations contractuelles, une promesse d’achat.

Si Bolloré Africa Logistics constitue l'une principales activités, tant en termes d'historique (plus de trente ans de présence dans les grands ports africains notamment) que de revenus (un des principaux contributeurs en dehors de la sphère Vivendi/Universal Music), la perspective de voir le groupe s'en séparer est largement applaudie du marché. Mardi, le cours de Bolloré grimpait de 9,7% et celui de son principal actionnaire, la Financière de l'Odet, s'envolait même de 14,4%.

Ainsi que l'expliquait le bureau d'études indépendant AlphaValue dans une note d'octobre (au moment où l'hypothèse n'avait pas encore été confirmée par le groupe), une telle scission apparaît "clairement positive" d'un point de vue financier.

Le groupe avait en effet été parmi les premiers à identifier (et surtout à oser investir dessus) le potentiel de croissance du continent africain, et avait ainsi pu établir une assise stratégique de premier plan, essentiellement sur la côte Atlantique, opérant notamment 42 terminaux portuaires, gérant seize terminaux à containers, sept terminaux "ro-ro" (roll on/roll off, ou transport de tous véhicules roulants embarqués directement à bord de navires spécialisés, dits "rouliers") et trois liaisons ferroviaires. Avec 2,1 milliards d'euros de revenus l'an dernier, Bolloré Africa Logistics génère plus du tiers des revenus de la branche Transport & Logistics, le principal pilier du groupe en dehors de Vivendi.

Si Bolloré ne communique par sur la rentabilité d'Africa Logistics en tant que tel, AlphaValue estime que la marge d'Ebitda se situe entre 35% et 45%, voire davantage pour les emplacements les plus risqués. Mais si ces activités sont rentables, elles nécessitent également d'importants investissements, échelonnés tout au long de la durée des concessions, avec bon an, mal an, une moyenne proche de 200 millions d'euros. De plus, de nouveaux entrants ont à leur tour perçu l'opportunité que représente l'ouverture de l'Afrique au commerce mondial, et ces derniers comme le dubaïote DP World et le chinois China Merchant Group sont dotés de poches encore plus profondes pour mobiliser des capitaux encore plus considérables.

Le bureau d'étude rappelle que DP World, associé au fonds de développement British International Investment, a dévoilé tout récemment un plan d'investissement pluriannuel, comprenant notamment 1 milliard d'euros pour un nouveau port au Sénégal, fief historique de Bolloré.

En termes de calendrier, l'abandon de la logistique africaine interviendrait pratiquement au moment où Vincent Bolloré a annoncé qu'il passerait les commandes à ses enfants, au passage symbolique du 200e anniversaire de l'entreprise familiale en février prochain. "Clore le chapitre africain pourrait être une façon de confier aux héritiers une ardoise vierge pour y inscrire une nouvelle trajectoire au projet familial".

Sur la base du prix évoqué, le groupe bénéficierait d'une puissance de feu de plusieurs milliards d'euros, voir 10 à 20 milliards en intégrant la capacité d'endettement afférente. Depuis une quinzaine d'années, le profil du groupe s'est déjà significativement modifié. La cession de l'activité de transport maritime Delmas à CMA-CMG lui avait donné des munitions pour se renforcer dans Havas (dont la direction a été confiée à Yannick Bolloré). La sortie de Vallourec puis la vente d'Aegis avait permis de monter encore au capital de Vivendi, lequel est en voie d'avaler Lagardère. C'est donc un virage clair vers les "contenus" (médias, édition) qu'a effectué le groupe.

La prochaine étape pourrait être d'aller chercher du côté des "tuyaux" (numérique, télécoms), une façon d'accomplir plus de vingt ans après l'ère Messier l'ambition initiale de Vivendi ?

Guillaume Bayre - ©2025 BFM Bourse
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