(BFM Bourse) - Après la réaction positive de la fin de semaine dernière à l'annonce d'un compromis avec le gouvernement belge pour le rachat par BNP Paribas de certaines activités de Fortis en Belgique et au Luxembourg, les craintes font leur retour.

L'action BNP Paribas plonge en effet de près de 12% à 26,4 euros suite aux indications données par la banque quant à l'impact du projet amendé sur ses résultats et sa situation financière.

BNP Paribas assure lundi que cette transaction devrait être relutive "dès 2010 hors coûts de restructuration". Mais la déception vient du fait que, "compte tenu des résultats estimés de Fortis Banque au cours du quatrième trimestre 2008, BNP Paribas anticipe désormais un effet pro forma neutre au 31 décembre 2008 de cette transaction sur son ratio « Tier 1 ». Or, la conclusion de cette opération devait initialement entraîner une amélioration de la solvabilité de la banque française.

En outre, il ne semble finalement pas certain que la renégociation de l'accord permette d'éviter un vote négatif des actionnaires de Fortis lors de l'assemblée générale de la banque belge du 11 février.

En effet, selon le cabinet d'avocats Modrikamen, qui représente quelque 2.100 actionnaires minoritaires de Fortis, cité par Les Echos, si le nouvel accord "est un pas supplémentaire dans la bonne direction", il n'est toutefois "pas suffisant". Modrikamen, le cabinet Deminor et l'association néerlandaise VEB, qui représenterait à eux trois 10% du capital de Fortis, ont prévenu dimanche qu'il appeleront à voter non s'ils ne sont pas "invités autour de la table pour obtenir quelque chose d'équilibré", rapporte le quotidien financier.

De son côté, Didier Reynders, le ministre belge des Finance, paraît néanmoins relativement confiant. "Il y a aussi des actionnaires plus important, beaucoup plus discrets, comme les grandes familles ou des société, qu'on verra peut-être voter à l'assemblée", déclare-t-il dans un entretien aux Echos.