BRUXELLES (Reuters) - Les actionnaires de la banque en difficulté Fortis se sont prononcés à une très forte majorité pour la continuation de l'activité du groupe, une semaine après la suspension de son démantèlement par la justice.

La résolution mise aux voix sur cette question a été adoptée à près de 97% des actionnaires présents ou représentés lors d'une assemblée générale extraordinaire.

S'ils avaient voté contre, Fortis aurait été mise en liquidation.

En octobre, les gouvernements des Pays-Bas, de la Belgique et du Luxembourg, ont décidé de démanteler Fortis et de céder la partie belge à la banque française BNP Paribas quand il est apparu qu'une recapitalisation de 11,2 milliards d'euros n'avait pas suffi à rassurer les investisseurs.

L'opération a été suspendue vendredi dernier par la Cour d'appel de Bruxelles, les juges estimant que les actionnaires devaient d'abord se prononcer sur le sujet. Ils ont ordonné qu'une réunion soit organisée à cet effet le 12 février 2009.

Lors de cette réunion, les actionnaires devront également se prononcer sur la nomination d'un nouveau conseil d'administration.

Un grand nombre d'actionnaires ont exprimé leur approbation vendredi quand le président par intérim Jan-Michels Hessels a donné un résumé de la décision de la cour. La tension était moins palpable que lors de la réunion des actionnaires début décembre qui s'était soldée par le rejet du nouveau conseil d'administration.

Au terme des accords conclus au mois d'octobre, Fortis ne devait plus détenir qu'une activité d'assurances à l'international et une participation de 66% dans un portefeuille de produits de crédits structurés de 10,4 milliards d'euros.

Ces accords ayant été gelés par la justice, Fortis récupère une activité d'assurance en Belgique mais pas les actifs toxiques.

La saga Fortis a ébranlé le gouvernement belge, accusé d'avoir tenté d'influencer la décision de la cour d'appel de Bruxelles.

Philip Blenkinsop, version française Danielle Rouquié

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