(BFM Bourse) - Copie conforme de la précédente, la séance de mardi offre le (triste) spectacle d'une débâcle générale sur les valeurs bancaires de part et d'autres de l'Atlantique. Après les pertes abyssales dévoilées lundi par le britannique RBS, les mauvaises nouvelles proviennent aujourd'hui des Etats-Unis, où Regions Financial, une banque régionale du sud du pays a dévoilé mardi une perte trimestrielle inattendue de 6,22 milliards de dollars. Le groupe de services financiers State Street, qui était jusqu'à présent parvenu à traverser la crise sans gros dégâts a cette fois-ci annoncé un plongeon de 71% de son profit au quatrième trimestre, contraint de passer de massives dépréciations sur son programme de billets de trésorerie et son portefeuille d'investissements. Les deux titres plongent de 17% et 47% respectivement sur le NYSE.
A Paris, Société Générale, a signé mardi la plus forte baisse de l'indice Cac 40 (et la deuxième du SRD), suivie par BNP Paribas (-13,3% à 23,7 euros). Les deux valeurs évoluent sur leurs plus bas niveaux depuis mi-octobre… 1998.
La tension est palpable avant la publication des résultats annuels de BNP Paribas, le 18 février prochain. Depuis l'avertissement lancé par BNP Paribas en décembre sur ses activités de BFI, la banque dirigée par Baudouin Prot ne bénéficie plus d'aucune immunité contre la défiance des opérateurs. D'après les informations de La Tribune, BNP Paribas « laisse entendre qu'elle présentera le 18 février un bénéfice net proche de 3 milliards d'euros pour 2008 ». La banque de la rue d'Antin semble ainsi préparer les marchés à une perte de 1,3 milliard d'euros au quatrième trimestre.
« Ce chiffre de 3 milliards d'euros circule depuis quelque temps dans la presse, il n'est pas établi qu'il émane de la banque elle-même. Pour ma part, j'attends un résultat de 3,7 milliards », commente Pascal Decque, analyste chez Natixis. Concernant les craintes sur la nécessité pour le groupe d'augmenter son capital pour améliorer ses ratios de solvabilité, il juge plutôt qu'une annonce en ce sens « serait souhaitable, c'est ce que le marché attend, et le marché gagne toujours ».
Le nouveau plongeon de Société Générale s'explique moins facilement. Mais Pascal Decque fait remarquer que « le marché a pris l'habitude d'appliquer les mêmes raisonnements aux deux banques, même si leurs situations diffèrent ». Un point commun cependant, les inquiétudes des opérateurs sur les résultats des activités BFI des deux établissements : BNP Paribas a déjà lancé son avertissement en décembre, tandis que Société Générale « a seulement indiqué que les revenus étaient positifs en octobre et novembre, sans rien dire sur le résultat, ni sur décembre », fait remarquer l'analyste.
Par comparaison, Crédit Agricole, dont le titre a "seulement" cédé 7% mardi, a récemment indiqué que les résultats de sa BFI seraient à l'équilibre sur la totalité du quatrième trimestre.
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