PARIS (Reuters) - BNP Paribas a annoncé mardi que sa banque de financement et d'investissement (BFI) CIB accusait une perte avant impôts de 710 millions d'euros sur les onze premiers mois de l'année et que le groupe allait réduire de 5% les effectifs de sa BFI au niveau mondial.

Dans un communiqué, la banque dirigée par Baudouin Prot précise que la perte de CIB inclut l'impact de son exposition à l'affaire Madoff aux Etats-Unis, estimée à 350 millions d'euros.

Elle assure toutefois que l'ensemble du groupe reste bénéficiaire sur ces onze premiers mois de l'année.

Outre la réduction d'effectifs, qui sera la plus importante de ces dernières années au sein de sa BFI, BNP Paribas va mettre en oeuvre un certain nombre de mesures comme la "réduction des risques de marché et des stocks d'obligations".

Une baisse de 5% des effectifs de la BFI, qui emploie actuellement quelque 14.000 personnes environ, représente environ 700 postes.

La banque indique également réfléchir à un ajustement des moyens alloués à certaines de ses activités comme les produits dérivés complexes.

"Dans un contexte de dislocation et de volatilité extrêmes des marchés aggravé par la faillite de Lehman Brothers et ses violents contrecoups qui perdurent depuis fin septembre, la division CIB a enregistré des revenus négatifs en novembre comme en octobre", fait-elle savoir.

Relativement épargnée jusqu'à maintenant par la crise sur les marchés du crédit, BNP Paribas a été rattrapée par la crise financière depuis la faillite en septembre de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers.

Le titre BNP a perdu 44% de sa valeur depuis le début de l'année, surperformant l'indice bancaire européen DJ Stoxx, qui a cédé 63% sur la même période en raison de la crise.

La banque avait tiré partie de cette moindre exposition pour racheter début octobre les activités bancaires et d'assurance de Fortis en Belgique et au Luxembourg.

Ce projet est pour le moment à l'arrêt suite à une décision vendredi de la Cour d'appel de Bruxelles demandant la suspension du démantèlement de Fortis.

Matthieu Protard, édité par Jean-Michel Bélot

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