PARIS (Reuters) - "Une belle floraison n'est pas le gage d'une vendange réussie", prophétise William De Vijlder, responsable de l'investissement chez Fortis Investments (groupe BNP Paribas), pour souligner que malgré les récents signes de reprise, les facteurs de risque restent nombreux.
Après une série de "surprises positives" aux Etats-Unis début mars, puis en Europe et dans les pays émergents, la sortie de crise devrait se poursuivre de façon plus difficile, estime le stratégiste.
"La crise actuelle est en effet une crise de bilans, qui pèsera sur la croissance et sur l'effet multiplicateur des mesures budgétaires", a expliqué le stratégiste, lors d'une présentation à la presse.
Le processus engagé de "rééquilibrage mondial" de la consommation entre pays développés et émergents devrait être un autre élément de frein à la croissance, a ajouté le stratège.
La société de gestion anticipe une reprise en forme de racine carrée, avec un rapide plafonnement de la croissance.
Dans les mois à venir, William De Vijlder s'attend à une alternance entre bonnes et mauvaises nouvelles, ce qui devrait déclencher un courant de prises de profits sur les marchés.
"Quand le comportement économique arrête de surprendre l'investisseur, il prend ses bénéfices", a-t-il souligné.
Selon lui, le vif rebond constaté depuis le 9 mars sur les marchés d'actions a certes été favorisé par les signes d'amélioration de la conjoncture, mais il est surtout le fait d'un regain d'appétit des investissements pour le risque.
D'ici la fin de l'année, Fortis Investments s'attend à un marché d'actions "horizontal", voire en légère hausse, avec un recul dans les prochains mois, suivi d'une remontée.
La société de gestion adopte une pondération "neutre" sur les actions, estimant que les valorisations sont revenues à leurs justes niveaux, avec une préférence pour l'Europe par rapport aux Etats-Unis et une surpondération sur les marchés émergents, où la croissance devrait être plus forte qu'ailleurs.
Fortis Investments adopte en outre un net biais favorable aux obligations d'entreprises, estimant qu'une grande partie des mauvaises nouvelles, notamment le risque de défaut, ont déjà été anticipées, et surpondère les obligations des pays émergents.
Fin mars, Fortis Investments avait 158 milliards d'euros d'actifs sous gestion et BNP Paribas Asset Management environ 230 milliards.
Juliette Rouillon, édité par Jean-Michel Bélot
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