par Philip Blenkinsop
BRUXELLES (Reuters) - Les actionnaires opposés à la vente de la division bancaire du groupe belgo-néerlandais Fortis à BNP Paribas ont présenté lundi un scénario alternatif permettant, selon eux, à la banque de rester indépendante.
Mischael Modrikamen, avocat représentant quelque 2.400 actionnaires de Fortis, et Pierre Nothomb, associé au sein du cabinet de conseil aux actionnaires Deminor, ont affirmé que ce "plan B" bénéficierait à la fois à l'Etat belge, aux actionnaires de Fortis et au personnel du groupe.
Les actionnaires de Fortis ont rejeté en février dernier l'accord initial de démantèlement du groupe Fortis conclu avec BNP Paribas. Ils doivent se prononcer à nouveau les 28 et 29 avril sur les nouvelles modalités de l'accord qui prévoient que BNP Paribas rachète 75% de Fortis Banque en Belgique ainsi que 25% de Fortis Assurance Belgique.
"Il y a un mois, les gens étaient plus prudents mais avec la reprise sur les marchés, il y a désormais un large consensus parmi nos membres pour le 'stand-alone'(cavalier seul)", a expliqué Nothomb.
VOTE DANS UNE SEMAINE
"Il reste une semaine. Je pense qu'il reste une chance qu'une majorité se prononce contre" l'accord avec la BNP, a-t-il ajouté.
BNP Paribas n'a pas souhaité faire de commentaires.
Le plan alternatif présenté lundi prévoit que l'Etat belge transfère 50% plus une action de Fortis Banque dans le groupe coté Fortis holding en échange d'une participation d'environ 30% dans ce dernier.
Dans ce scénario, Fortis Banque devrait pouvoir générer un bénéfice net compris entre 1,6 milliard et 1,8 milliard d'euros d'ici 2011 et le titre Fortis pourrait valoir entre 6 et 8 euros, contre 1,55 euros aujourd'hui. Les actionnaires frondeurs estiment que Fortis serait en mesure de racheter la participation de l'Etat belge d'ici 4 à 7 ans.
L'Etat belge restera fortement impliqué, en termes d'apports de garanties, même si l'accord avec BNP Paribas était finalement mené à son terme, et soulignent qu'il a déjà subi une perte importante avec les actions BNP qu'il a reçues à titre de paiement, valorisées à 68 euros contre 38 euros aujourd'hui.
Les actionnaires contestataires estiment en outre que l'objectif de BNP Paribas de réaliser 500 millions d'euros d'économies par le biais de synergies devrait se traduire par environ 5.000 suppressions d'emplois à très court terme. Dans le cadre de leur plan, 2.800 postes seraient supprimés.
Version française Gwénaelle Barzic
Copyright (C) 2007-2009 Reuters
Recevez toutes les infos sur BNP PARIBAS ACT.A en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email