BRUXELLES (Reuters) - Le gouvernement belge pourrait chercher à l'avenir à céder à Fortis la participation de 11,6% détenue par l'Etat dans BNP Paribas, mais il n'a pas l'intention de lancer un tel projet pour l'instant, a déclaré jeudi un porte-parole du Premier ministre.
Certains actionnaires de Fortis plaident pour une cession en arguant du fait qu'elle permettrait de faire remonter le cours de Bourse du groupe de services financiers, mais le gouvernement s'y est pour l'instant refusé.
Selon les quotidiens belges De Tijd et L'Echo, qui citent des sources gouvernementales, l'exécutif est désormais d'accord sur le principe mais il entend bien en retirer une compensation financière.
"Ce qu'il adviendra de cette participation sera décidé au moment opportun; la crise financière est loin d'être terminée, ce n'est donc pas le bon moment", a expliqué un porte-parole du Premier ministre Yves Leterme.
Il a ajouté que le gouvernement ne voulait pas transférer sa part de BNP à Fortis "la semaine prochaine ou le mois prochain" mais qu'une telle cession pourrait être envisagée plus tard. D'autres possibilités existent, a-t-il poursuivi, sans toutefois détailler leur nature.
"Pour l'instant, l'Etat conserve sa participation et il prendra une décision le moment venu", a-t-il conclu.
A la Bourse de Bruxelles, l'action Fortis gagnait près de 17% à 0,96 euro vers 10h40 GMT après avoir atteint 1,13 euro, soit une hausse de 37,6%. Au même moment à Paris, le titre BNP Paribas cédait 1,03% à 45,65 euros.
FORTIS N'A PAS LES MOYENS
"Cela montre qu'ils cherchent une solution pour indemniser les actionnaires", a commenté un analyste néerlandais, qui a requis l'anonymat.
Pour Carlo Ponfoort, analyste d'AEK, la participation de BNP Paribas représente environ cinq milliards d'euros mais son transfert à Fortis est peu probable car Fortis ne dispose pas des liquidités lui permettant de la payer.
BNP Paribas a conclu en octobre le rachat des actifs de Fortis en Belgique et au Luxembourg pour 14,5 milliards d'euros payés en actions. En échange, l'Etat belge a conservé une participation de blocage de 25% dans la filiale bancaire belge de Fortis et reçu 11,6% de BNP Paribas.
Les actionnaires de Fortis peuvent prétendre à une partie des profits que l'Etat belge pourrait retirer de son investissement dans BNP Paribas en 2014 mais un tribunal belge a remis en question la légalité de cette disposition de l'accord de reprise.
Cette incertitude aurait conduit le gouvernement belge à changer d'avis concernant le transfert de sa participation dans BNP Paribas, afin de faire un geste envers les actionnaires.
Fortis et BNP Paribas ont refusé de commenter ces informations.
Antonia van de Velde, version française Gwénaelle Barzic et Marc Angrand
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