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Bnp paribas act.a : Bnp risque l'embourbement dans le "fortisgate" belge

jeudi 18 décembre 2008 à 18h19
BFM Bourse

Par Julien Ponthus et Matthieu Protard

PARIS (Reuters) - Perçue il y a encore deux mois comme l'une des grandes gagnantes de la crise financière, BNP Paribas doit faire face aujourd'hui à un brusque retournement de son image après avoir essuyé de fortes pertes dans ses activités de marchés et risque surtout un embourbement dans le "Fortisgate" belge.

La perspective de voir le nom de la banque mêlé à une crise politique majeure en Belgique et embarqué dans un imbroglio judiciaire de longue haleine avec les actionnaires minoritaires de Fortis n'est pas de nature à rassurer des investisseurs inquiets de la tournure récente des événements.

Nombre d'analystes font part de leurs doutes vis-à-vis de la faisabilité de la transaction et certains analystes, à l'instar de ceux d'Oddo Securities qui n'intègrent plus l'acquisition de Fortis dans leurs prévisions de résultats.

Annoncé le 5 octobre, le rachat des activités belges et luxembourgeoises de la banque belgo-néerlandaise devait faire de la BNP la première banque de dépôts de la zone euro, démontrant aussi sa capacité à jouer les premiers rôles dans la recomposition du paysage bancaire européen provoquée par la crise financière.

La banque dirigée par Baudouin Prot croyait encore récemment pouvoir commencer l'intégration opérationnelle de Fortis en décembre mais la décision de la cour d'appel de Bruxelles de geler le démantèlement du groupe belgo-néerlandais a douché ses espoirs et surtout fait planer le doute sur la faisabilité de la transaction.

La cour d'appel a en effet estimé que les actionnaires auraient dû être consultés sur le démantèlement de Fortis et a ordonné le gel de la transaction avant une nouvelle assemblée générale.

Si cette condition est maintenue en cassation, une violente bataille pour obtenir une majorité des voix à l'assemblée générale sera inévitable avec un impact médiatique forcément défavorable pour la banque française.

Cerise sur le gâteau, la cour a aussi demandé à BNP Paribas de continuer son soutien à Fortis en terme de financement de ses liquidités.

BON PÈRE DE FAMILLE

Placement réputé sûr et de "bon père de famille" en Belgique, l'action Fortis ne vaut aujourd'hui qu'un peu plus d'un euro contre plus de 20 euros il y a un an, suscitant la colère de nombreux épargnants.

La presse belge rapportait mercredi que BNP aurait menacé de retirer son offre si une occasion ne lui était pas donné pour prendre une participation - même minoritaire - dans la banque dans les plus brefs délais.

Mais la banque, qui n'a pas souhaité commenter cette information, doit maintenant négocier avec un gouvernement belge au bord de l'explosion.

Plusieurs partis de l'opposition belge ainsi qu'une grande partie de la presse du pays demandent la démission d'Yves Leterme qui est soupçonné d'avoir essayé d'influencer des magistrats pour éviter le gel de la transaction par la cour d'appel.

Selon l'agence de presse Belga le parquet de Bruxelles a ouvert jeudi une procédure disciplinaire à l'encontre d'un collaborateur d'Yves Leterme, le substitut du procureur du roi Pim Vanwalleghem, qui est soupçonné d'avoir fait pression sur les juges de la cour d'appel.

Une commission d'enquête pour faire la lumière sur ces événements est en cours de discussion au parlement belge.

"Le simple fait ici d'avouer un coup de fil d'un membre de son cabinet au substitut du procureur du Roi ou les conversations entre la Chancellerie et le mari d'une juge sur une affaire en cours, est en soi de nature à mettre le Premier ministre hors jeu !" écrivait dans un éditorial jeudi le journal Le Soir.

Une autre solution pour l'Etat belge et Fortis serait de négocier un accord à l'amiable avec les actionnaires minoritaires de Fortis.

Mais outre la position de faiblesse dans laquelle se trouve le Premier ministre, la BNP a d'ores et déjà exclu d'augmenter son offre.

Frappée de plein fouet par la crise financière et à court de liquidités, Fortis avait été partiellement nationalisée par les Etats du Benelux à la fin septembre puis son conseil d'administration avait cédé le 3 octobre la totalité des activités de Fortis aux Pays-Bas à l'Etat néerlandais.

Trois jours plus tard, les gouvernements belge et luxembourgeois annonçaient la vente de la majorité des actifs de Fortis dans leur pays à BNP Paribas contre une participation respective dans la banque française de 11,6% et 1,1%.

Les actifs contrôlés par la holding encore cotée de Fortis ne regroupent alors plus que l'activité d'assurance à l'international et une participation de 66% dans un portefeuille de produits structurés de crédit de 10,4 milliards d'euros.

Édité par Jean-Michel Bélot

Copyright (C) 2007-2008 Reuters

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