(BFM Bourse) - L'entreprise de services numériques a annoncé que les conditions n'étaient plus réunies, en raison du contexte actuel, pour procéder à cet appel au marché. Le groupe a par ailleurs annoncé la désignation d'un mandataire ad hoc pour renégocier sa dette auprès de ses créanciers. L'action dévisse encore ce lundi.
En l'espace de seulement un mois, Atos a déjà vu son action être divisée par plus de deux. Depuis le 1er janvier le titre Atos a perdu plus de 50% (et plus de 95% sur trois ans). Son action s'échange désormais à moins de 4 euros (3,29 euros).
Or le groupe comptait, depuis l'été dernier, mener une augmentation de capital pour renforcer ses finances, à hauteur de 720 millions d'euros. Lorsque cette annonce avait été effectuée, l'action valait encore plus de 9 euros et a donc depuis fondu. Or plus le cours de son action chute, plus il est compliqué et douloureux pour une entreprise de mener une augmentation de capital (logique: plus une action est basse plus le groupe concerné doit émettre des actions pour lever l'argent ciblé, ce qui dilue de plus en plus ses actionnaires).
Alors que sa situation financière est grandement fragilisée, il n'est donc pas complètement surprenant de voir le groupe renoncer à son appel au marché.
Ce lundi Atos a ainsi annoncé que "compte tenu de l’évolution du contexte du marché, les conditions de réalisation du projet d’augmentation de capital avec droits préférentiels de souscription de 720 millions d’euros ne sont plus réunies et l’engagement de garantie accordé par BNP Paribas et J.P. Morgan n’est plus en vigueur".
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"Faible visibilité"
Atos a également décidé de solliciter un mandataire ad hoc pour encadrer les discussions sur le refinancement de sa dette avec ses créanciers.
"Le mandataire ad hoc est un tiers indépendant qui aurait notamment pour mission d’assister la société dans ses échanges, en vue de converger vers une solution financière adéquate dans les meilleurs délais, dans l’intérêt de la société", explique l'entreprise. "Le mandat ad hoc est une procédure amiable permettant de conduire des négociations dans un cadre confidentiel. Le mandat ad hoc ne concernerait que la dette financière de la société et serait sans incidence sur les salariés, clients et fournisseurs du groupe", poursuit l'entreprise.
Sur les années 2024 et 2025, Atos fait face à un mur de 3,65 milliards d'euros de dettes tombant à échéance et devant donc être refinancées, chiffre qui passe à 4,8 milliards d'euros en ajoutant deux échéances de 2028 et 2029.
"Cette désignation souligne que les discussions avec les partenaires bancaires se sont tendues, ce qui est assez logique au regard de la faible visibilité sur le périmètre du groupe. Cette annonce devrait continuer d’alimenter la spirale baissière sur le titre", juge Invest Securities dans une note publiée avant l'ouverture du marché.
Effectivement: Atos plonge à nouveau ce lundi, et s'effondre de 16,4% à 3,29 euros vers 9h11. La nomination du mandataire ad hoc effraie les investisseurs car cela pourrait suggérer qu'Atos pourrait bientôt devoir se placer sous une procédure de sauvegarde, a commenté auprès de Reuters un analyste sous couvert d'anonymat.
Deux opérations de cessions
Atos a au passage indiqué que les deux grandes opérations de cessions dans lesquelles il est engagé se poursuivaient.
Le groupe continue ainsi de discuter avec Daniel Kretinsky de la vente de "Tech Foundations", qui rassemble ses métiers historiques comme l'infogérance, c'est-à-dire l'orchestration de serveurs de clients. Le groupe souligne, une nouvelle fois, qu'il n'est pas certain que ces discussions aboutissent à un accord.
Plusieurs médias, dont BFM Busines, ont rapporté que ces discussions étaient en mauvaise voie, car Atos souhaiterait revoir à 500 millions d'euros le prix de cession de ces activités quand Daniel Kretinsky consentirait un maximum de 170 millions d'euros, selon BFM Business.
En parallèle, Atos discute avec Airbus de la vente de sa division Big Data & Security (BDS), qui regroupe notamment le big data, la cybersécurité et les supercalculateurs. La société indique avoir atteint la phase de "due diligence", c'est-à-dire la phase des vérifications préalables à toute cession.
Airbus pourra éventuellement en dire davantage sur ce point lors de la publication de ses résultats annuels, le 15 février, tandis que ceux d'Atos seront publiés le 29 février.
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