(BFM Bourse) - Moins d'une heure après l'ouverture des échanges sur la place parisienne, le titre Atos signe la plus forte baisse du CAC en réaction à un changement de recommandation de Berenberg. Le bureau d'études allemand s'inquiète pour la dette du groupe et n'est pas convaincu par les dernières manœuvres capitalistiques du groupe.
Vers 10h, l'action Atos lâche 1,9% à 86,36 euros, après avoir abandonné jusqu'à 4,5% peu après l'ouverture de la cotation, dans un volume d'échanges déjà nourri, correspondant à près de 0,4% du tour de table de l'entreprise de services du numérique (ESN). Ce recul fait suite à deux séances consécutives de hausse pour le titre (+2,2% vendredi dernier, +2,3% lundi), qui rebondit nettement depuis le début de l'année (+21%) après un dernier trimestre 2018 compliqué, notamment après la révision des objectifs, fin octobre, qui avait fait plonger (-22%) le titre à son plus bas depuis plus de deux ans.
Berenberg s'inquiète pour la dette
Le bureau d'études de la banque d'investissements allemande a dégradé sa recommandation sur le dossier de "conserver" à "vendre" mardi matin, tout en abaissant sensiblement son objectif de cours sur le titre, de 90 à 60 euros. Avec l'application de la nouvelle norme IFRS 16, une entreprise devra désormais comptabiliser un droit d’utilisation à l’actif et un passif “locatif” pour chaque contrat de location*. Toutes choses égales par ailleurs, la dette affichée au bilan va donc mécaniquement augmenter- le broker évalue à 1,3 milliard d'euros l'alourdissement de l'endettement du groupe par ce biais.En outre, Berenberg n'est pas convaincu non plus par les dernières initiatives capitalistiques du groupe et, notamment, la réduction de la participation d'Atos dans Worldline. Le conseil d'administration d'Atos proposera en effet à ses actionnaires, lors de l'assemblée générale annuelle du 30 avril prochain, d'approuver la distribution exceptionnelle, en nature, de deux actions Worldline pour cinq actions Atos détenues. Le "price-earning ratio" (ou "ratio cours sur bénéfices") de Worldline étant significativement supérieur à celui d'Atos, cela devrait, selon le broker allemand, provoquer une dévaluation mécanique du titre de l'ESN.
*Les anciennes normes comptables distinguaient deux types d'actifs en location : ceux en location simple et ceux en location financement. Or, seule une partie de ces actifs (les locations financements) étaient enregistrés au bilan. Avec la norme IFRS16, une grande majorité des contrats de location sont regroupés sous le même item au bilan et l'entreprise doit notamment amortir ces actifs dans le compte de résultat.
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