(BFM Bourse) - Les deux sidérurgistes commencent la semaine en baisse, sous la menace de surtaxes douanières annoncées par Donald Trump sur les importations d'acier et d'aluminium aux États-Unis.

Les marchés commencent la semaine sur une nouvelle salve de Donald Trump sur le terrain des droits de douane. Le président américain a déclaré dimanche 9 février qu’il prévoyait de mettre en place des droits de douane supplémentaires de 25% sur toutes les importations d'acier et d’aluminium aux États-Unis.

"J'annoncerai des droits de douane sur l'acier lundi. [...] Tout l'acier arrivant aux États-Unis aura 25% de droits de douane", a déclaré Donald Trump dans l'avion présidentiel le transportant à La Nouvelle Orléans où se jouait le Super Bowl, la finale de la Ligue professionnelle de football américain. Le président américain a aussi annoncé qu'il appliquerait ces mêmes surtaxes douanières aux importations d’aluminium.

Arcelormittal et Aperam en baisse

Ces mesures concerneraient en premier lieu le Canada qui a été en 2024, le grand fournisseur d'acier à destination des États-Unis, suivi du Brésil et du Mexique, steel.org/2025/01/steel-imports-up-2-5-in-2024/"> selon les données de l'American Iron and Steel Institute.

À la Bourse de Paris, Arcelormittal évolue en baisse de 2,6%, quand Aperam cède de son côté 1,2% après cette nouvelle offensive de Donald Trump.

"En 2018, Arcelormittal, qui produit de l’acier aux Etats-Unis, s’était déclaré être globalement bénéficiaire du relèvement des droits de douane de 25%, expliquant que cette décision avait contribué à gonfler les prix", rappelle Invest Securities dans une note publiée ce lundi 10 février.

"Depuis, le groupe a cédé la plupart de ses actifs américains en 2020 et la direction d’Arcelormittal a déclaré il y a quelques jours que la hausse des droits de douane des produits mexicains et canadiens aurait un impact d’environ 100 millions de dollars par trimestre", poursuit le bureau d'études.

Aperam devrait aussi être touché par ces potentiels droits de douane, même si le spécialiste de l’aluminium a acquis fin 2024 le groupe américain Universal Stainless & Alloy Products, pour un peu plus de 400 millions de dollars, ajoute Invest Securities.

Coup pour coup

Ce n'est en effet pas la première fois que Donald Trump a recours à l'arme douanière pour les importations de métaux. Lors de son premier mandat, le Le 8 mars 2018, le président américain avait imposé des surtaxes de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium en provenance de l'Union européenne ainsi que du Canada et du Mexique.

"Lorsqu'un pays (les Etats-Unis), perd des milliards de dollars dans ses relations commerciales avec pratiquement tous les pays partenaires, les guerres commerciales sont bonnes et faciles à gagner ", avait-t-il dénoncé sur Twitter, l'ancien X.

Le président américain a aussi averti qu'il annoncerait "mardi ou mercredi" des "droits de douane réciproques", sur les partenaires commerciaux des États-Unis. "S'ils nous taxent à 130% et que nous ne les taxons pas, cela ne restera pas comme ça", a-t-il annoncé.

De leur coté, les marchés commencent à s'habituer à la méthode Trump à savoir dégainer en premier pour mieux négocier ensuite. À la Bourse de Paris, les investisseurs tiennent à relativiser cette nouvelle offensive douanière, avec un CAC 40 qui évolue autour de son point d'équilibre à 7.977,99 points ce lundi.