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Apple : Le coup de poker politique d'Apple pour apprivoiser Trump est salué par Wall Street

jeudi 7 août 2025 à 11h12
Apple monte en Bourse

(BFM Bourse) - L'action du groupe à la pomme a pris plus de 5% mercredi et gagne encore du terrain en préouverture ce jeudi après que le groupe à la pomme a annoncé augmenter ses investissements aux États-Unis de 100 milliards de dollars supplémentaires devant le président américain. Le marché apprécie que le groupe soigne ses relations politiques.

Wall Street semble (parfois) préférer la politique à de bons résultats. La semaine dernière, Apple avait livré des comptes trimestriels jugés "robustes" par Bank of America, avec une croissance au plus haut depuis trois ans et des perspectives supérieures aux attentes. Cela n'avait pas suffi à contenter le marché, l'action Apple terminant la séance en repli de 2,5% dans la foulée de la publication.

"Les investisseurs craignent que la fête ne touche à sa fin, car les droits de douane, les changements réglementaires et la stratégie d'Apple en matière d'intelligence artificielle pourraient peser sur la croissance", estimait Gene Munster, gérant de Deepwater AM.

A contrario, l'annonce du groupe de Cupertino, mercredi, a davantage enthousiasmé Wall Street, l'action Apple ayant pris 5,09% à la clôture.

Depuis le bureau ovale à la Maison Blanche, Tim Cook, le directeur général d'Apple, a annoncé que le groupe augmenterait de 100 milliards de dollars ses investissements aux États-Unis, portant le total à 600 milliards de dollars sur quatre ans.

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Un gage de bonne volonté

"Cet investissement supplémentaire de 100 milliards de dollars fait suite aux récentes annonces selon lesquelles Apple et ses partenaires ouvriront une nouvelle usine de fabrication à Houston (dont l'ouverture est prévue en 2026) pour produire des serveurs prenant en charge Apple Intelligence (l'IA d'Apple, NDLR), une académie de fabrication dans le Michigan, et poursuivront l'expansion de leur investissement initial de plus de 5 milliards de dollars dans un centre de données en Caroline du Nord afin de soutenir les services Apple en Amérique du Nord", observe Dan Ives de Wedbush.

Tim Cook a également annoncé, selon l'AFP, le, lancement d'un programme visant à fabriquer aux États-Unis des "composants stratégiques présents dans les produits Apple partout dans le monde".

"Déjà cette année, les industriels américains sont en passe de fabriquer 19 milliards de puces pour Apple dans 24 usines réparties dans douze États", a poursuivi Tim Cook, ajoutant que les investissements dans l'intelligence artificielle (IA) seraient aussi accrus.

Une façon pour Apple de donner des gages de bonne volonté face au Donald Trump, qui veut que les grands groupes américains produisent davantage aux États-Unis et rêve de voir les iPhone être fabriqués sur le sol américain, un vœu irréaliste, selon les analystes.

D'ailleurs, mercredi soir, le président américain a annoncé des surtaxes douanières de 100% sur les importations de semi-conducteurs et de puces sans donner de date. "Mais la bonne nouvelle pour des entreprises comme Apple, c'est que si vous construisez (des usines) aux États-Unis ou vous êtes engagés à le faire, vous ne devrez pas payer", a-t-il ajouté.

Trump baisse d'un cran

Le locataire de la Maison Blanche a donc adouci son ton vis-à-vis du groupe de Cupertino qu'il n'avait pas ménagé ces derniers mois.

Apple est l'un des groupes américains les plus menacés par les droits de douane. La société avait d'ailleurs chiffré la semaine dernière à 1,1 milliard de dollars l'impact de ces mesures sur son trimestre allant de juillet à septembre.

Selon le cabinet de recherche Counterpoint, 80% des iPhone à destination du marché américain sont assemblés en Chine, les 20% restants provenant de l'Inde.

Washington avait annoncé des surtaxes douanières allant jusqu'à 145% sur les importations chinoises avant de suspendre la majeure partie de ces surtaxes. Face à ce risque, la société a décidé de produire la majeure partie des iPhone en Inde, et ses Macs au Vietnam.

Cela n'avait pas plu à Donald Trump qui avait déclaré avoir "un petit problème" avec Tim Cook.

"Une victoire pour Apple"

Perçue comme une mesure habile pour s'obtenir de meilleures faveurs de la part du président américain, l'annonce d'Apple de mercredi a donc été appréciée par les investisseurs. Après la progression de 5,09% de mercredi, le titre évolue encore en hausse en préouverture ce jeudi 7 août s'adjugeant 3%.

"La Maison Blanche appelle cela une 'victoire pour notre industrie manufacturière' tandis que les marchés ont considéré qu'il s'agissait d'une victoire pour Apple", observe Stephen Innes de Spi AM.

"Pour l'instant, Cupertino a (…) a réussi à naviguer habilement entre les écueils douaniers grâce à une chorégraphie politique habile, et s'en est tiré avec des faveurs politiques et les applaudissements du marché", ajoute-t-il.

Analyste chez Webush, Dan Ives, apprécie également la stratégie du groupe. "Cook a su gérer cette situation douanière sans précédent, prouvant qu'il est à 10% un homme politique et à 90% un directeur général. Dans des moments comme celui-ci, il mettra à profit ses solides relations internationales pour assurer la stabilité de Cupertino, malgré les inquiétudes suscitées par les initiatives de croissance d'Apple alors que Trump s'engage dans la voie du 'America First' et des droits de douane", a-t-il écrit dans une note.

"Aujourd'hui, Apple fait un pas dans la bonne direction et se met dans les bonnes grâces de Trump après plusieurs mois de tensions apparentes entre la Maison Blanche et Apple aux yeux de Wall Street. Le titre a rebondi grâce à ce soulagement, Apple se trouvant désormais dans une meilleure position vis-à-vis de Trump, même si des défis subsistent", conclut-il.

Des défis à l'horizon

Apple doit notamment convaincre Wall Street sur sa stratégie en matière d'intelligence artificielle. L'action Apple évolue actuellement "dans une 'penalty box' (le coin des mauvais élèves, NDLR), étant donné qu'Apple est largement considéré comme un retardataire en matière d'IA (intégration approfondie de Siri retardée et absence de modèles de pointe)", expliquait Bank of America dans une récente note.

La société fait par ailleurs face à une menace liée à l'enquête ouverte en 2020 par le département américain de la Justice contre Google. Le verdict de cette enquête, attendu dans les prochains jours selon Bank of America, pourrait remettre en cause un juteux accord passé entre Apple et Alphabet. Ce dernier paie chaque année 20 milliards de dollars au groupe de Cupertino pour que Google soit par défaut le moteur de recherche de Safari, le navigateur d'Apple sur ses appareils (Mac, iPhone, iPad).

"Bien que l'issue soit incertaine, il existe un scénario dans lequel Google se verrait interdire d'effectuer des paiements liés à la recherche à des partenaires de distribution tels qu'Apple, ce qui pourrait entraîner une baisse de 5% à 10% de notre estimation de bénéfices par action d'Apple pour l'exercice 2026, qui s'élève à 7,57 dollars", explique UBS.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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