(BFM Bourse) - Le groupe a dégagé une croissance de 9,6% sur le trimestre allant d’avril à fin juin, la progression la plus élevée depuis le trimestre clos en décembre 2021, porté notamment par des ventes encourageantes de la famille iPhone 16. La société a également livré des perspectives positives pour le prochain trimestre.
Le statut de valeur de croissance d’Apple peut parfois prêter à débat. Le groupe à la pomme a, à plusieurs reprises, enregistré un repli de ses revenus au cours des dernières années. Et la société de Cupertino ne bénéficie pas, contrairement à Amazon, Microsoft et Alphabet de l’hyper-croissance des services cloud (qui ont bondi de 39% chez Microsoft au dernier trimestre, par exemple).
Les derniers résultats trimestriels livrés par Apple, jeudi soir, ont toutefois fait état d’une croissance vigoureuse.
Sur la période allant d’avril à fin juin, qui correspond chez Apple au troisième trimestre de son exercice, le groupe dirigé par Tim Cook a dégagé des revenus de 94 milliards de dollars, en croissance de 9,6% sur un an. La société a atomisé les attentes, puisque le consensus (la prévision moyenne des analystes) Visible Alpha était logé à 89,3 milliards de dollars.
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Une importante contribution des "upgrades"
Selon Gene Munster, gérant chez Deepwater AM, Apple n’avait pas enregistré une telle croissance depuis le trimestre clos en décembre 2021 (+11,2%) ,soit depuis plus de trois ans. Tim Cook a expliqué aux analystes que la société avait livré des résultats record, tant en termes de revenus que de bénéfice par action. Sur le trimestre, le bénéfice d’Apple a atteint 23,43 milliards de dollars et 1,57 dollar par action, en hausse de 12% et nettement plus que le consensus (1,43 dollar).
Les seules ventes d’iPhone ont augmenté de 13% sur un an à 44,58 milliards de dollars, contre un consensus logé à 40,23 milliards de dollars. Point crucial qui montre la meilleure forme d’Apple: les revenus en Chine ont renoué ave la croissance. Sur le trimestre, les ventes du groupe dans la "Grande Chine" (Chine continentale, Macao, Taïwan, Hong Kong) ont progressé de 4,4% à 15,37 milliards d'euros.
Tim Cook a expliqué aux analystes que la société avait bénéficié d'un niveau important d'"upgrades", c'est-à-dire que des utilisateurs d'iPhone ou de Mac ont acheté un modèle plus récent pour bénéficier des dernières nouveautés incluses dans ces appareils.
Le dirigeant a notamment indiqué que la famille d'appareils iPhone 16 avait enregistré une croissance à "deux chiffres" par rapport aux ventes d'iPhone 15 sur la même période de 2024.
Au-delà de ces résultats, Apple a également livré des perspectives solides pour le prochain trimestre.
Le directeur financier, Kevan Parekh, a indiqué qu'Apple anticipait une croissance de ses revenus "mid to high single digit", ce que l'on peut grosso modo traduire par "comprise entre 4% et 9%". Soit nettement plus que le consensus, qui anticipait une progression autour de 3% selon Bloomberg. Le directeur financier a également indiqué que la société tablait sur une marge brute située entre 46% et 47% sur le trimestre.
Dan Ives, analyste chez Wedbush Securities, évoque des résultats "solides" de la part d'Apple. "Il s'agit d'un pas important dans la bonne direction pour Cook et Cupertino, avec la Chine en vedette", ajoute-t-il. "Il est maintenant temps d'aborder le sujet qui fâche... la stratégie en matière d'IA, qui reste absente alors que le reste du monde technologique se concentre sur la révolution de l'IA à une vitesse fulgurante", nuance l'analyste.
Rattraper le retard dans l'IA
Malgré cette vague d'annonces positives, la réaction du marché a été relativement modérée jusqu'à présent. À Wall Street, l'action a terminé sur une hausse de 2,4% dans les échanges post-clôture.
"Les résultats trimestriels d'Apple pour le mois de juin et ses perspectives pour septembre sont les plus solides depuis plus de trois ans, mais la réaction modérée du titre souligne que l'histoire n'est pas finie", explique Gene Munster.
"Les investisseurs craignent que la fête ne touche à sa fin, car les droits de douane, les changements réglementaires et la stratégie d'Apple en matière d'intelligence artificielle pourraient peser sur la croissance", ajoute le gérant.
Apple a été particulièrement affecté par les droits de douane américains, qui l'ont d'ailleurs conduit à transférer une grande partie de la production d'iPhone de la Chine vers l'Inde. Sur le dernier trimestre, les coûts liés aux surtaxes douanières ont atteint environ 800 millions de dollars et Tim Cook a estimé qu'ils devraient atteindre 1,1 milliard de dollars sur le trimestre en cours.
Quant à l'IA, Apple a été régulièrement épinglé pour avoir manqué le virage. Une récente note de Bank of America évoquait des progrès "lents" et un "mécontentement" sur ce point de la part de certains investisseurs. Plusieurs articles de presse ont rapporté que le groupe de Cupertino envisageait de racheter la prometteuse start-up Perplexity pour rattraper une partie de son retard.
"À notre avis, une telle opération (…) serait probablement positive pour l'action Apple qui est actuellement dans 'penalty box' (le coin des mauvais élèves, NDLR), étant donné qu'Apple est largement considéré comme un retardataire en matière d'IA (intégration approfondie de Siri retardée et absence de modèles de pointe)", expliquait Bank of America.
Les outils de Perplexity "aideraient Apple à s'appuyer sur les modèles de langage à grande échelle (LLM) de tiers et, parallèlement, et réduiraient sa forte dépendance vis-à-vis de Google pour la recherche. De plus, Perplexity contribuerait à ajouter des fonctionnalités d'agentivité à Siri", estime de son côté Gene Munster.
Le gérant considère qu'il y a du bon dans le scepticisme du marché envers Apple, car cela veut dire que "la barre est basse".
"Je pense que s'ils atteignent mon objectif de croissance du chiffre d'affaires de 7% pour l'exercice clos en 2026, contre 6% selon les prévisions du marché, leur multiple de valorisation sera progressivement réévalué", conclut Gene Munster.
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