(BFM Bourse) - Le groupe d'ingénierie et de conseil en technologies affiche mardi l'une des plus fortes progressions du SBF 120, après avoir dévoilé un chiffre d'affaires trimestriel supérieur aux attentes.

L'an passé, les groupes automobiles n'ont clairement pas brillé en Bourse. Or, Alten a payé son exposition à ses clients dans ce secteur, où les industriels confrontés à des pressions sur la demande et les prix, ont dû couper leurs budgets.

Ce manque de visibilité a contraint le groupe d'ingénierie et de conseil en technologies à abaisser à plusieurs reprises ses objectifs pour l'année 2024, dont le dernier ajustement remonte à octobre dernier. Le ton étant donné, comment Alten a piloté sa fin d'exercice 2024?

Le groupe de R&D externalisé a rendu son verdict lundi soir. La situation s'est avérée moins dégradée que redouté par la direction. Bien qu'encore en repli sur un an glissant, le chiffre d'affaires du quatrième trimestre ressort toutefois au-dessus des attentes.

Une meilleure fin d'année que prévu

Sur la période, Alten a dévoilé un chiffre d'affaires de 1,027 milliard d'euros soit un déclin contenu à -0,5% sur un an et de -2,7% à périmètre et taux de changes constants. Ce niveau de revenus est 2% supérieur aux attentes d'Oddo BHF qui tablait sur une décroissance organique plus marquée (-4,2%), tout comme le consensus cité par le bureau d'études (-4,1%). Même constat du côté du bureau d'études indépendant Alphavalue qui note que les revenus du quatrième trimestre d'Alten "dépassent légèrement les attentes".

"Cette performance est de nouveau tirée par la France en croissance organique de 2%, (Oddo BHF attendait une décroissance organique de 1% ) mais en ralentissement par rapport au troisième trimestre (5,9% organique), pénalisée notamment par les secteurs automobile et aéronautique (gros coup de frein en fin d’année comme attendu) mais aussi banque, finance et assurance, et télécoms qui restent toujours sous pression", détaille Oddo BHF.

Le bureau d'études a aussi fait le point sur les performances d'Alten à l'international (-4,9%) qui "continuent de pénaliser la croissance du groupe", et qui marquent un ralentissement par rapport au troisième trimestre (-2,7% en données organiques). Alten souffre notamment de la décroissance marquée du secteur automobile en Allemagne et en Suède, remarque aussi Oddo BHF.

Sur l'ensemble de l'année 2024, l'activité d'Alten a progressé de 1,8% en données publiées à 4,14 milliards d'euros, et affiche une légère décroissance de 0,2% à périmètre et change constants.

Là aussi, le groupe français fait mieux que redouté, grâce à une fin d'année moins dégradée qu'anticipé. Lors de son dernier avertissement sur ventes, Alten avait prévenu qu'il s'attendait une érosion de l'activité comprise entre -0,4% et -0,7%, contre une prévision précédente d'une croissance organique positive comprise entre 0,5% et 1% pour l'année.

"La décroissance organique publiée [par Alten] est légèrement supérieure à la borne haute de cette dernière prévision", note aussi le bureau d'études indépendant Alphavalue.

Le groupe publiera l'intégralité de ses résultats annuels le 20 février, et Invest Securities, s'attend à ce que la marge opérationnelle (Ebitda) 2024 soit en ligne avec les 8,7% avancés par la direction. Alphavalue s'attend à ce que les résultats de l'année 2024 s'alignent sur ces prévisions, jugeant qu'il y a "suffisamment de visibilité à ce stade".

Un ton prudent pour 2025

Du côté des perspectives, Alten ne donne pas comme à l'accoutumée des objectifs chiffrés pour l'exercice en cours. Le groupe de R&D externalisé prévient que le début de l’année 2025 ne montre pas de signe de redémarrage de l’activité, mais espère une stabilisation de l'activité au cours du premier semestre.

Pour Alphavalue, les prévisions avancées par Alten suggèrent une "tendance actuelle d'environ -4% pour la première moitié de l'année, bien que cela puisse évoluer dans les mois à venir".

"Le début d’année 2025 s’annonce difficile, avec une situation toujours très difficile dans le secteur automobile et l’absence de rebond sur les autres secteurs, situation amplifiée par un effet calendaire", signale de son côté Oddo BHF.

"La décroissance organique du premier semestre devrait être légèrement plus prononcée qu’au quatrième trimestre avec une possible stabilisation au second semestre 2025. Cela peut laisser envisager, selon nos estimations, une décroissance organique de -2% sur l’ensemble de l’année", pronostique le bureau d'études. Ce dernier maintient son opinion neutre mais abaisse légèrement son objectif de cours à 97 euros, sur un titre qui se traite en ligne avec ses pairs en termes de rendement des cash-flows libres (8%) malgré un momentum (dynamisme) opérationnel attendu toujours difficile au moins au premier semestre 2025.

Invest Securities trouve le ton de la direction moins alarmiste que fin octobre, "quand bien même la décroissance embarquée (-3 points) laisse augurer sans surprise un premier semestre en recul organique (compensé pour partie par le rachat de Worldgrid à Atos) et une marge d’Ebitda qui ne profitera pas encore des effets des mesures de rationalisation".

Le bureau d'études a réitéré son opinion à l'achat et son objectif de cours logé à 142 euros. La cible assignée par le bureau d'études implique un retour d'Alten à ses niveaux de février 2024.

Or, le parcours boursier du groupe français porte les stigmates des multiples avertissements sur résultats lancés sur l'année écoulée, avec une action qui a chuté de plus de 35% par rapport à son cours de février 2024.

La hausse du jour est donc la bienvenue pour Alten qui affiche l'une des plus fortes progressions du SBF 120 ce mardi 28 janvier. Le titre bondit de 11% pour renouer avec ses niveaux d'octobre 2024, soit celui qui prévalait avant l'avertissement sur résultats émis à l'occasion de la publication du troisième trimestre.