(BFM Bourse) - L'équipementier ferroviaire baisse à la Bourse de Paris ce mercredi 22 janvier après avoir livré des prises de commandes et un chiffre d'affaires supérieurs aux attentes. La société a indiqué que la concurrence s'intensifiait et a révisé à la baisse son objectif de production de voitures.
Avec Alstom, le diable se cache parfois dans les détails. Notamment dans les commentaires que la direction peut livrer aux analyses lors de la conférence téléphonique suivant une publication.
C'est ce qui se produit ce mercredi 22 janvier. Le titre Alstom cède 2,4% vers 12h, et a abandonné jusqu'à 4,6% en début de séance. Ce après que la société a livré ses prises de commandes et ses revenus au titre du troisième trimestre de son exercice 2024-2025, qui sera clos en mars prochain.
La publication d'Alstom a pourtant dépassé les attentes. L'équipementier ferroviaire a, au titre de ce trimestre, engrangé 4,26 milliards de commandes, contre un consensus logé à 4,13 milliards d'euros, selon Oddo BHF.
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"La plus grosse surprise de cette publication vient du chiffre d’affaires, qui progresse de 9,8% en organique (hors effets de changes et de périmètre, NDLR) par rapport au troisième trimestre 2023/24, avec toujours une forte croissance des services (+8,5%) et de la signalisation (+5,5%), tandis que le matériel roulant et les systèmes progressent de, respectivement 5% et 52,9%", souligne le courtier.
"La dynamique commerciale est solide et la croissance des revenus robustes", apprécie de son côté Deutsch Bank.
La concurrence de CRRC s'intensifie
Alstom a réitéré ses perspectives pour l'exercice en cours, à savoir des prises de commandes supérieures au chiffre d'affaires, une croissance de 5% en données comparables, une marge d'exploitation ajustée autour de 6,5% et un flux de trésorerie compris entre 300 millions et 500 millions d'euros.
Mais certains commentaires de son directeur financier, Bernard Delpit, peuvent crisper le marché. Le dirigeant, a, au début de la conférence téléphonique, noté que la concurrence s'était "intensifiée" dans certaines régions, citant le Moyen-Orient, l'Asie et l'Amérique Latine.
Le directeur financier a notamment fait référence (sans le nommer explicitement) au chinois CRRC qui a remporté en décembre un contrat de 5,5 milliards de dollars pour équiper le métro de Dubaï. Le concurrent d'Alstom a aussi gagné un contrat pour fournir le matériel roulant du métro de Sao Paulo, au Brésil. Bernard Delpit a néanmoins ajouté que cette concurrence plus agressive n'avait pas d'impact sur les marges des prises de commandes de la société française.
"Cette concurrence plus forte n'est pas nouvelle mais la direction d'Alstom l'a pointée lors du call. Et quand vous mentionné la concurrence comme cela vous avez tendance à être pénalisé boursièrement", explique un intermédiaire financier.
Objectif de production abaissé
Autre point: Bernard Delpit a annoncé que la société avait abaissé son objectif de productions de matériel roulant (qui représente environ 50% des revenus). Le dirigeant a indiqué que la société comptait produire entre 4.300 et 4.400 voitures de train sur l'exercice 2024-2025, contre 4.400 à 4.600 unités, précédemment. Au troisième trimestre, la société en a fabriquées 1.098, un chiffre inférieur à ses propres attentes, a reconnu le directeur financier.
Bernard Delpit a expliqué que la société rencontrait encore des tensions sur sa chaîne d'approvisionnement, avec certains de ses 63 fournisseurs critiques qui ont eu impact sur ses lignes de production européennes.
Le dirigeant a également évoqué un effet de "phasing". C'est-à-dire qu'une proportion importante de projets de la société sont en phase de démarrage, et sont ainsi "moins stables" que ceux plus avancés.
Le directeur financier a indiqué que cette situation avait un impact sur les marges et les ventes. Mais il a ajouté que ces répercussions étaient compensées par divers éléments, notamment via les programmes de réductions de coûts et le 'mix' (la répartition vers des contrats mieux margés) des ventes de matériel roulant.
"C'est la deuxième fois qu'ils abaissent cet objectif de production. Même si les impacts sur le cash peuvent être limités, les investisseurs peuvent peut-être s'inquiéter de pressions sur l'activité à long terme", estime un analyste.
"C'est comme avec le jeu de société très populaire Jenga: la tour tient toujours. Mais une brique a été retirée", ajoute-t-il
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