Connexion
Mot de passe oublié Pas encore de compte ?

AIRBUS GROUP

AIR - NL0000235190 SRD PEA PEA-PME
178.060 € -0.11 % Temps réel Euronext Paris

Airbus group : Le titre eads pâtit de la décision sur les ravitailleurs

jeudi 19 juin 2008 à 11h15
BFM Bourse

PARIS (Reuters) - Le titre EADS accuse l'une des plus fortes baisses de l'indice CAC 40 après la recommandation du Government Accountability Office (GAO) américain de rouvrir l'appel d'offres pour un méga-contrat d'avions ravitailleurs qui avait été attribué au groupe européen, associé à l'américain Northrop.

Vers 11h10, le titre EADS cédait 2,07% à 13,27 euros, une des plus fortes baisses de l'indice CAC 40, après avoir touché juste après l'ouverture un plus bas à 12,96 euros.

"Même si cet avis n'est que consultatif, nous considérons que dans un contexte électoral, l'US Air Force n'a pas d'autre alternative que d'annuler ce contrat", estime dans une note Yan Derocles, analyste chez Oddo Securities, qui réduit en conséquence son objectif de cours de 3,5 euros par action (à 16,50 euros), montant qui avait été appliqué par Oddo lors de l'annonce de la sélection d'EADS et Northrop Grumman.

Le GAO, l'équivalent américain de la Cour des comptes, a recommandé mercredi à l'US Air Force de rouvrir l'appel d'offres pour le contrat des avions ravitailleurs et appuyé le recours de Boeing contre l'attribution du marché au tandem Northrop-EADS.

Selon le GAO, agence du Congrès américain indépendante des partis politiques et chargée de trancher les litiges sur les contrats fédéraux, l'US Air Force a commis "un certain nombre d'erreurs significatives qui pourraient avoir affecté l'issue de la compétition étroite" qui a opposé Boeing et Northrop pour ce contrat.

Selon Oddo, qui reste à accumuler sur le titre, cette annonce incitera EADS à accélérer ses opérations de croissance externe aux Etats-Unis, car il remet en cause le mouvement de rééquilibrage entre les activités civiles et militaires qu'un tel contrat aurait pu apporter.

EADS pourrait ainsi devoir accélérer son mouvement de croissance externe amorcé mi-avril par l'acquisition de la société californienne PlantCML, spécialisée dans les appels d'urgence, pour 350 millions de dollars.

Le GAO recommande à l'US Air Force de rouvrir les discussions avec les candidats et d'obtenir des propositions révisées pour ce marché. Il précise que l'armée de l'air dispose de 60 jours pour répondre à ses recommandations.

Le président exécutif d'EADS, Louis Gallois, a déclaré mercredi soir à Reuters qu'il restait "très confiant" dans la qualité de son offre, observant que le GAO ne s'était "pas prononcé sur la qualité des offres" et qu'il n'y avait donc pas "de jugement relatif ou comparatif entre l'offre de Boeing et l'offre de Northrop Grumman" .

Boeing a salué les conclusions du GAO et déclaré avoir hâte de travailler avec l'US Air Force sur les prochaines étapes du processus.

Le contrat estimé à 35 milliards de dollars (environ 23 milliards d'euros), attribué début mars, constituait le plus important succès d'EADS aux USA et lui permettait de prendre pied sur l'énorme marché américain de la défense, le premier du monde.

Il porte sur la fourniture à l'armée de l'air américaine de 179 avions ravitailleurs sur 15 ans et ferait d'EADS le deuxième fournisseur étranger du Pentagone derrière le britannique BAE Systems.

Pour franchir les nombreux obstacles politiques, le groupe européen a prévu d'installer une usine à Mobile, dans l'Alabama, pour y assembler l'avion, inspiré de l'Airbus A330, ce qui serait naturellement remis en cause en cas d'échec. Le sujet est malgré tout resté très sensible aux États-Unis, où de nombreux parlementaires américains ont protesté contre le choix du Pentagone au nom de la défense des industriels américains.

En France, le député Bernard Carayon, spécialiste des questions économiques internationales et promoteur en France du concept de "patriotisme économique", estime que la remise en cause des avions ravitailleurs "est un coup dur pour l'amitié transatlantique".

"La défense par les Américains des intérêts économiques américains est plus importante que le choix de l'avion militaire le meilleur et le moins cher ! Ce n'est pas la première fois que l'intérêt national prévaut sur la logique de marché", ajoute-t-il dans un communiqué.

Plusieurs analystes estiment que l'impact sur le cours d'EADS de la perte de ce contrat pourrait être limité à 1,0-1,5 euro par action.

"Nous n'avons pas intégré l'impact de ce contrat dans notre objectif de cours. Nous avions évalué l'impact sur EADS de ce contrat à 1,50 euro par action", relève Harald Liberge-Dondoux, de CM-CIC Securities. "A court terme, il y a une réaction négative à attendre. Les catalyseurs sur le dossier nous semblent cependant ailleurs, ajoute-t-il, faisant allusion à l'impact de la parité euro-dollar, ainsi qu'aux retards enregistrés par le gros porteur A380 d'Airbus et l'avion de transport militaire A400M.

Jean-Michel Bélot et Matthias Blamont, avec la contribution de Gilles Guillaume et Tim Hepher

Copyright (C) 2007-2008 Reuters

Vous suivez cette action ?

Recevez toutes les infos sur AIRBUS GROUP en temps réel :

Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse


Par email

Forum suspendu temporairement
Portefeuille Trading
+335.60 % vs +55.82 % pour le CAC 40
Performance depuis le 28 mai 2008

Newsletter bfm bourse

Recevez gratuitement chaque matin la valeur du jour