PARIS (Reuters) - Noël Forgeard, ancien co-président d'EADS était interrogé mercredi à la brigade financière à Paris dans l'enquête sur d'éventuels délits d'initiés ouverte en 2006, qui porte sur les ventes de titres ayant précédé l'annonce officielle de retards de production sur l'A 380, a constaté un journaliste de Reuters sur place.
Il est arrivé en fin de la matinée au siège de la police financière, sans faire de commentaires. La procédure ouverte en novembre 2006 contre "X" pour "délit d'initié, recel de délit d'initié et diffusion d'informations fausses ou trompeuses aux marchés financiers", fait suite à une plainte de petits actionnaires.
Elle n'a pas débouché sur des mises en examen pour l'instant. Juste avant l'annonce officielle en juin 2006 de retards de production sur l'avion A 380, qui avait amené une chute du titre EADS sur les marchés, de nombreux dirigeants de la société ont vendu leurs titres.
L'Autorité des marchés financiers (AMF) a transmis en avril au parquet de Paris un rapport qui dit soupçonner 17 personnes, dont Noël Forgeard, de délits d'initiés. Elle a adressé aussi aux personnes concernées une "déclaration de griefs", première étape vers d'éventuelles sanctions administratives.
Selon les documents officiels d'EADS, Noël Forgeard a vendu 162.000 titres le 15 mars 2006 et réalisé une plus-value de 2,5 millions d'euros. Ses enfants ont vendu 127.998 titres le 17, réalisant une plus-value de 4,2 millions.
Co-président d'EADS entre juin 2005 et juillet 2006, il a été contraint à la démission après l'annonce officielle des retards de livraison. Il a quitté la société avec une indemnité de départ et de non-concurrence de 8,5 millions d'euros.
L'AMF mentionne aussi les groupes Lagardère et DaimlerChrysler, principaux actionnaires privés, se sont partiellement désengagés d'EADS dans la même période.
Les personnes et les sociétés concernées nient tout délit d'initié, assurent que leur décision de vendre n'avait rien à voir avec l'A380 et que les transactions se sont déroulées dans les périodes prévues par la loi.
Une deuxième juge d'instruction, Cécile Pendariès, a été affectée au traitement de ce dossier depuis début mai, pour aider la première magistrate, Xavière Simeoni, a-t-on appris à la présidence du tribunal.
Thierry Lévêque
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