PARIS (Reuters) - La garde à vue de l'ex-directeur financier allemand d'EADS Andreas Sperl, devenu patron du site de Dresde, a été prolongée pour une durée maximale de 24 heures à la brigade financière à Paris, apprend-on de source judiciaire.
Il est interrogé depuis mercredi matin dans l'enquête sur les ventes suspectes de titres en 2005 et 2006 par les dirigeants du groupe aéronautique et de défense. Il peut être présenté à tout moment aux juges d'instruction, qui peuvent soit le mettre en examen pour "délit d'initié", soit l'entendre comme témoin assisté.
Il est mis en cause dans un rapport de l'Autorité des marchés financiers (AMF) remis en avril qui souligne qu'il a vendu 68.800 actions EADS, pour réaliser une plus-value brute de 816.472 euros en 2005 et 2006. Il aurait selon l'AMF utilisé des "informations privilégiées" notamment sur les retards du programme A380.
C'est le premier dirigeant en fonction d'EADS à être interrogé par la police française. Trois ex-dirigeants du groupe ont déjà été mis en examen depuis fin mai pour "délit d'initié" par les juges Xavière Simeoni et Cécile Pendariès après des interrogatoires en garde à vue.
Il s'agit de Noël Forgeard, ancien co-président exécutif d'EADS, de l'ancien directeur général délégué du groupe Jean-Paul Gut et de l'ancien président d'Airbus Gustav Humbert.
Ils ont été placés sous contrôle judiciaire avec l'obligation de payer des cautions respectives d'un million 400.000 et 350.000 euros.
L'AMF dit dans son rapport avoir établi qu'au total, 17 des 21 membres des comités exécutifs d'Airbus et EADS ont cédé entre le 19 juillet 2005 et le 13 juin 2006 plus de 1,7 million d'actions au total, réalisant une plus-value brute totale de 20 millions d'euros.
Le gendarme de la Bourse estime que ces personnes avaient forcément connaissance dès le second semestre 2005 de la dégradation des perspectives financières du groupe, "au plus tard le 1er mars 2006" des retards de livraison sur l'A380 et "au plus tard le 7 mars 2006" des problèmes sur le programme
A350.
Le dossier judiciaire français doit aboutir aux interrogatoires des 17 personnes physiques mais aussi de deux sociétés à travers leurs représentants, Lagardère et DaimlerChrysler, soupçonnées officiellement dans le rapport de l'AMF remis à la justice en avril.
Thierry Lévêque, édité par Pascal Liétout
Copyright (C) 2007-2008 Reuters
Recevez toutes les infos sur AIRBUS GROUP en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email