par Deepa Babington
ROME (Reuters) - Le président d'Airbus Tom Enders s'attend à être interrogé par la police dans le cadre d'une enquête sur un délit d'initié présumé chez la société-mère EADS, avant l'annonce de retards dans le programme de l'avion géant A380, en juin 2006.
Cette annonce avait été suivie d'un avertissement sur résultats et avait fait chuté le titre EADS.
Prié de dire s'il s'attendait à être entendu par la police française, Enders a répondu: "Je dois m'y attendre, absolument".
Enders s'est toujours défendu d'avoir commis la moindre infraction et n'a cessé de condamner les fuites concernant l'enquête menée par l'AMF et parues dans la presse.
Il a ajouté ne pas avoir été encore contacté par la police française dans ce dossier.
Ce serait la première fois qu'un dirigeant en activité du groupe européen d'aérospatiale et de défense EADS serait entendu dans l'enquête.
Enders s'exprimait en marge d'une conférence de presse donnée par la compagnie aérienne italienne Air One qui a commandé 24 Airbus pour une valeur de plus de trois milliards d'euros.
L'ancien co-président d'EADS, Noël Forgeard, a lui été mis en examen pour "délit d'initié" dans ce dossier et placé sous contrôle judiciaire la semaine dernière, après un jour et demi de garde à vue par la police française.
Il est le premier à être mis en examen dans le cadre d'un dossier qui concerne potentiellement, au total, 17 personnes physiques et deux sociétés - Lagardère et DaimlerChrysler - soupçonnées officiellement dans un rapport de l'Autorité des marchés financiers (AMF) remis à la justice .
Forgeard a répété qu'il était innocent devant les policiers qui l'ont interrogé et il a mis en cause les dirigeants allemands du groupe aéronautique et de défense.
Il assure avoir gagné 4,3 millions d'euros en vendant ses stock-options en novembre 2005 et mars 2006 sans connaitre les retards sur l'A380.
Gustav Humbert, ancien président d'Airbus, est convoqué jeudi à la brigade financière de Paris dans le cadre de la même enquête, ont rapporté mercredi de leur côté Les Echos, sur leur site internet.
Le titre EADS a pris 0,67% à 15,13 euros mercredi à la Bourse de Paris.
Version française Wilfrid Exbrayat et Stanislas Dembinski
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