(BFM Bourse) - C'est un récapitulatif très complet que La Tribune a publié ce mardi dans ses colonnes sur "les six mois qui ont fait chanceler EADS".

Le quotidien financier a ainsi cherché à savoir que ce que savaient exactement les dirigeants d'EADS sur les difficultés de l'A380, alors qu'Arnaud Lagardère est entendu aujourd'hui par les enquêteurs de l'Autorité des Marchés Financiers en sa qualité de principal actionnaire privé français d'EADS, au titre de "l'enquête sur le marché du titre". L'audition d'Arnaud Lagardère intervient après celle de Manfred Bischoff, l'ancien coprésident du conseil d'administatrion du groupe européen d'aéronautique et de défense, le 24 mai.

Le journal rappelle que parallèlement, une enquête judiciaire se poursuit à Paris, tandis que l'autorité boursière allemande, la bafin, devrait, selon le Handelsblatt d'aujourd'hui, transmettre dans les prochains jours le dossier au parquet pour l'ouverture d'une enquête officielle pour délit d'initié.

Selon les informations de La Tribune, un conseil d'administration d'EADS qui s'est tenu à Amsterdam le 7 mars 2006, n'a fait aucune mention de l'A380, pas même de la révision du calendrier de livraison publié la veille dans un document interne. "Ils en ont parlé" affirme pourtant une source cité par le journal. Fait troublant, dès le 7 mars au soir, à l'issue de ce conseil, Noël Forgeard fait signer à Hans-Peter Ring, directeur financier d'EADS, l'autorisation de vendre ses stock-options. A sa suite, 85% des 800 dirigeants du groupe qui ont des stock-options vendent, révèle le journal. Puis, le 20 mars, Lagardère et Daimler Chrysler, actionnaires d'EADS décident à leur tour de vendre chacun 7.5% du capital, tandis qu'ordre est donné aux dirigeants de ne plus faire de transaction.

Le 15 avril, lors d'un nouveau conseil, la question des retard de l'A380 est officiellement évoquée, mais ce n'est qu'au moment de l'audit engagé pour déterminer la valeur de la participation de BAE Systems (qui souhaite vendre ses 20%) que les véritables dysfonctionnements sont mis à jour. Le 13 juin, un nouveau conseil se réunit pour annoncer dans un communiqué une nouvelle révision du calendrier de l'A380 : seuls 9 appareils pourront être livrés en 2007 (contre 17 et 24 précédemment annoncés lors de précédentes révisions et 29 initialement). L'action EADS dévisse de plus de 26% le 14 juin. Le 3 octobre EADS prévient finalement qu'un seul A380 sera livré en 2007, à Singapore Airlines…