(BFM Bourse) - En évoquant lundi, lors de l'assemblée générale d'EADS à Amsterdam, la possibilité de nouveaux retards sur l'A380, Louis Gallois n'a fait que confirmer ce qui avait déjà été révélé le 13 mai dernier. Faute d'une montée en cadence suffisamment rapide, les livraisons du gros porteur d'Airbus devraient subir un retard de « trois à cinq mois ». Reste que cette information n'est évidemment pas de nature à rassurer des investisseurs rendus déjà très méfiants par un environnement difficile.
Principal sujet d'inquiétude, la faiblesse du dollar, sachant qu'un affaiblissement de 10 centimes du dollar fait perdre 1 milliard d'euros de bénéfice d'exploitation à Airbus. Pour y remédier, la mise en place du plan de restructuration Power8 est plus que nécessaire. Des mesures additionnelles, en complément de Power 8, devraient d'ailleurs être annoncées avant août. Mais le processus de cession de sites de l'avionneur est au point mort. Après l'échec des discussions avec MT Aero- space (groupe OHB), Airbus a dû loger ses sites allemands de Nordenham, Varel et Augsburg dans une nouvelle filiale baptisée German Aerostructures Company. Le groupe a par ailleurs renoncé à céder les usines françaises de Méaulte et de Saint-Nazaire à Latécoère.
En outre, Louis Gallois a indiqué hier que le calendrier prévoyant le premier vol de l'A400M avant l'été était « très serré ». Comme l'A380, l'avion de transport militaire est exposé « à un niveau non négligeable de risques d'exécution ». Sans oublier qu'en comprimant les marges de manœuvres financières des compagnies aérienne, la flambée du cours du baril fait peser un risque significatif de ralentissement des prises de commandes, également évoqué lundi.
Enfin, la convocation demain de Noël Forgeard, ex-dirigeant de l'avionneur, à la brigade financière dans le cadre de l'affaire des délits d'initié supposés tombe assez mal alors que les dirigeants ont besoin de mobiliser toute leur énergie à la résolution des difficultés actuelles du groupe. « En tout logique, Jean-Paul Gut, l'ex-directeur général délégué d'EADS, devrait rapidement suivre due du Château-des-Rentiers à Paris, ainsi que Thomas Enders, coprésident exécutifs d'EADS à l'époque des faits devenu depuis PDG d'Airbus », indiquent Les Echos.
Après six baisses consécutives, l'action EADS cède 0.7% supplémentaire mardi après-midi, à 14.8 euros.
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