par Deepa Babington et Alberto Sisto

ROME (Reuters) - Le gouvernement italien a convenu jeudi de suspendre les dispositions relatives à la concurrence et d'amender la loi pour faciliter le sauvetage d'Alitalia, déclare une source gouvernementale.

Le projet de loi adopté jeudi permettra la division d'Alitalia en deux entités, l'une regroupant les filiales en difficulté qui seront placées sous tutelle et l'autre bénéficiant d'un milliard d'euros apportés par 16 investisseurs italiens pour relancer la compagnie aérienne sous un format plus réduit.

C'est la dernière tentative en date de Rome pour renflouer Alitalia après une chasse au repreneur de 20 mois qui s'est révélée infructueuse. L'espoir est qu'une Alitalia restructurée soit plus attrayante pour un associé étranger censé l'aider à assurer son avenir dans les cieux sur le long terme.

Air France-KLM, qui avait jeté l'éponge dans le courant de l'année face à l'opposition des syndicats, a fait savoir ce jeudi qu'elle était disposée à prendre une participation minoritaire, aux côtés des investisseurs italiens réunis par la banque Sanpaolo Intesa, pour autant que les perspectives de retour à la rentabilité se confirment.

"Air France-KLM confirme son intérêt et son souhait de rester le partenaire stratégique d'Alitalia", a dit un porte-parole de la compagnie franco-néerlandaise. "A cet effet, et si les perspectives de profitabilité de la nouvelle société son confirmées, Air France-KLM est prête à prendre une participation minoritaire dans le capital aux côtés des investisseurs réunis par la banque Intesa SanPaolo.

Intesa a déjà tenu une réunion avec Air France-KLM pour lui présenter les grandes lignes de son plan, selon une source proche du dossier.

AIR ONE ABSORBEE

Alitalia, mise à genoux par une concurrence féroce, par son inefficacité et par des grèves à répétition, n'a plus enregistré le moindre bénéfice depuis 1999.

Le gouvernement de centre-droit, dont le sauvetage d'Alitalia est une priorité, a également approuvé un projet d'amendement de la loi Marzano qui s'applique aux cas de crises de financières dans les grandes sociétés.

La famille Benetton ou encore Roberto Colaninno figurent dans le tour de table des investisseurs italiens. IMMSI, la holding de Colaninno, a approuvé jeudi un investissement de 150 millions d'euros au plus dans Alitalia. L'action IMMSI a gagné plus de 9% en réaction et a été suspendue.

La petite compagnie aérienne Air One sera fondue dans l'Alitalia restructurée qui devrait se spécialiser sur les liaisons à courte et moyenne distance, opérant avec une flotte bien plus réduite et 40% de personnel en moins à peu près.

La suspension des dispositions légales sur la concurrence doit permettre à la combinaison Alitalia-Air One de surmonter toute objection soulevée au sujet de sa position ultra-dominante sur la juteuse ligne Milan-Rome.

Le décret approuvé jeudi permet aussi à un administrateur des faillites de vendre des actifs d'Alitalia par le biais de négociations privées, a précisé la source.

Les petits investisseurs d'Alitalia, dont l'action est suspendue depuis juin, seront sans doute dédommagés par des deniers publics, a-t-elle ajouté.

Le ministre du Travail italien a convié les syndicats de la compagnie aérienne à une réunion lundi. Il explique que le personnel d'Alitalia se verra couvert socialement pendant sept ans et se verra proposer d'être absorbé par les sociétés du secteur privé.

Version française Wilfrid Exbrayat

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