PARIS (Reuters) - Air France-KLM espère être en mesure de dégager des synergies cumulées de 240 millions d'euros dans trois ans grâce à sa prise de participation de 25% dans Alitalia, a déclaré mardi Pierre-Henri Gourgeon, son directeur général.

La compagnie aérienne franco-néerlandaise a annoncé lundi soir son accord avec l'italienne, au terme de plusieurs mois de négociations difficiles. De son côté, Alitalia a évalué à 720 millions d'euros le montant total des synergies attendues de l'entrée d'Air France-KLM dans son capital à la même échéance.

"Ces synergies seront progressives, plus faibles la première année, elles monteront en puissance sur les deux années suivantes pour atteindre 240 millions d'euros pour Air France-KLM", a souligné Pierre-Henri Gourgeon au cours d'une conférence de presse.

Le dirigeant a ajouté que le poids d'Alitalia dans l'alliance Skyteam, réseau de compagnies aériennes qui compte déjà plusieurs majors comme l'américaine Delta aux côtés d'Air France-KLM, serait renforcé au cours des prochains mois.

"Nous allons accroître la taille de nos partenariats avec Alitalia, la coentreprise que nous avions signée en 2001 avec la compagnie est évidemment maintenue et nous allons signer une nouvelle JV entre KLM et Alitalia", a expliqué Pierre-Henri Gourgeon.

De son côté, Jean-Cyril Spinetta, président de conseil d'administration d'Air France-KLM, a souligné qu'Alitalia serait rentable d'ici à trois ans et qu'il était "encore trop tôt à ce stade pour se prononcer sur l'intérêt, en tant qu'actionnaire, d'une éventuelle introduction en Bourse de la nouvelle Alitalia".

Questionné sur la réduction des activités d'Alitalia à partir du hub (plate-forme de correspondances) de Milan-Malpensa, pour laquelle Air France-KLM avait milité ces derniers mois, Jean-Cyril Spinetta a souligné que les données de l'entreprise avaient "changé" et qu'il appartenait désormais à la direction de la compagnie de décider de sa stratégie en matière de hub.

"Du moment qu'elle a un sens économique, nous la suivrons", a-t-il dit.

Reprise par un consortium d'investisseurs italiens en 2008, Alitalia, à bout de souffle financièrement, a fusionné avec sa rivale locale Air One, avant de se voir délestée de la plus grande partie de sa dette et de faire l'objet d'une restructuration concernant tant la flotte que les personnels.

Matthias Blamont, édité par Pascale Denis

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