par Deepa Babington

MILAN (Reuters) - Au terme d'une bataille de trois mois, Air France-KLM paraît sur le point de faire affaire avec Alitalia, tandis que l'allemand Lufthansa semble avoir jeté l'éponge.

Alors que la crise économique fait rage dans le transport aérien, le transporteur franco-néerlandais pourrait débourser jusqu'à 300 millions d'euros, soit davantage que les 250 millions d'euros initialement évoqués, pour prendre une participation minoritaire de 25% dans Alitalia.

Le conseil d'administration d'Alitalia se réunira lundi pour approuver la vente, a-t-on appris.

Depuis plusieurs mois, Air France-KLM et Lufthansa étaient en concurrence pour entrer au capital d'Alitalia, sauvée de la faillite en 2008 grâce à l'intervention d'un consortium d'industriels baptisé CAI.

L'Italie est le quatrième marché aérien en Europe avec un trafic important tant dans le nord industriel que vers les villes touristiques comme Rome.

CAI souhaitait vivement qu'un partenaire étranger vienne l'épauler pour relancer Alitalia sous une forme allégée.

Faisant écho à des propos du président du Conseil italien Silvio Berlusconi, Lufthansa a confirmé ne pas avoir fait d'offre ferme pour prendre une participation dans Alitalia, alors que la compagnie doit être officiellement relancée dans cinq jours.

Un porte-parole de Lufthansa a indiqué avoir pour l'instant simplement proposé à la nouvelle Alitalia une coopération dans le cadre du réseau Star Alliance dont fait partie le transporteur allemand.

DISCUSSIONS "TRES AVANCÉES"

Jeudi soir, Silvio Berlusconi a indiqué que les discussions entre Air France-KLM et Alitalia étaient "très avancées" tout en indiquant que si Lufthansa revenait avec une offre intéressante, elle serait étudiée par le consortium CAI, repreneur d'Alitalia.

"Si dans les heures qui viennent, Luftsansa veut rattraper le temps perdu avec une offre plus avantageuse (que celle d'Air France), rien n'empêchera CAI de la prendre en considération", a déclaré le chef du gouvernement à la presse.

Il s'exprimait à l'issue d'une réunion avec son allié de la Ligue du Nord (extrême-droite), favorable à une alliance avec Lufthansa. Le parti d'Umberto Bossi, le ministre des Réformes, estime que l'emploi et l'activité à l'aéroport milanais de Malpensa seront mieux sauvegardés avec la Lufthansa.

Silvio Berlusconi a assuré qu'il y aurait un avenir pour Malpensa même si c'est Air France qui l'emporte.

"Selon le contrat avec Air France, Malpensa est un aéroport important. Fiumicino (Rome) est l'aéroport consacré aux destinations occidentales tandis que Malpensa est consacré à celles vers l'Est", a indiqué le chef du gouvernement italien.

Auparavant, un ministre italien avait indiqué qu'une alliance avec Air France-KLM apparaissait inévitable.

"Maintenant, cela ne fait plus beaucoup de doutes", a déclaré à la presse le ministre de la Défense Ignazio La Russa après une réunion avec Silvio Berlusconi.

Avant d'être reprise par CAI, Alitalia avait un temps failli être reprise par Air France-KLM l'an dernier, mais les discussions avaient échoué.

Le consortium CAI a repris les parties rentables d'Alitalia le mois dernier et a conservé son nom. La relance officielle de la compagnie est prévue pour le 13 janvier.

Air France KLM a annoncé jeudi une progression de 1,3% de son trafic passagers en décembre par rapport au même mois de l'an dernier et un coefficient d'occupation quasiment stable (+0,3 point) à 78,9%. Mais l'activité de fret a vu son trafic plonger de 20,4%.

Version française Danielle Rouquié

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