IENNE/PARIS (Reuters) - Air France-KLM n'a pas présenté d'offre ferme sur la part du capital d'Austrian Airlines mise en vente par Vienne en raison du climat économique et financier et des modalités de l'opération, déclare un porte-parole de la compagnie franco-néerlandaise.
Une source proche du dossier avait auparavant déclaré à Reuters qu'Air France-KLM, Lufthansa et la compagnie russe S7 avaient chacune soumis une offre ferme aux autorités autrichiennes, mais le processus semble contrarié par la volonté de certains candidats d'obtenir un délai supplémentaire.
"Air France-KLM n'a pas envoyé d'offre ferme à l'administration autrichienne pour la reprise d'Austrian mais une lettre réaffirmant son intérêt pour continuer des discussions", a déclaré un porte-parole d'AF-KLM.
Les travaux menés depuis trois semaines ont confirmé la complémentarité des réseaux et un potentiel de synergies entre les deux entreprises, a-t-il précisé, "mais le contexte économique et financier mis au regard du schéma proposé ne permet pas de faire une proposition ferme".
Les offres fermes qui devaient être présentées au plus tard à midi mardi étaient censées inclure un plan stratégique. Les candidats doivent soumettre un prix de rachat vendredi après d'éventuels pourparlers supplémentaires, selon des sources proches du processus.
Lufthansa s'est refusé à tout commentaire et aucun représentant de S7 n'était disponible pour commenter ces informations.
Une source proche de S7 a toutefois souligné que la compagnie russe allait déposer ce jour une offre "sérieuse" sur Austrian, mais assortie de conditions. La source, qui n'a pas précisé ces conditions, a ajouté que S7 allait aussi demander un délai. L'appel d'offres devait initialement être bouclé la semaine prochaine.
Les analystes jugent par ailleurs improbable que Lufthansa emboîte le pas à Air France-KLM et se retire de l'opération.
LUFTHANSA JUGÉ FAVORI
"Lufthansa va sûrement continuer de s'intéresser à Austrian Airlines mais il prendra sa décision sur la base de facteurs économiques, pas stratégiques", a déclaré Jochen Rothenbacher, analyste d'Equinet.
Pour Per-Ola Hellgren, analyste de LLBW, Lufthansa est le partenaire le plus probable pour la compagnie autrichienne.
La holding publique ÖIAG a mis en vente cet été les 42% du capital d'Austrian détenus par l'Etat, dans un contexte déjà marqué par les prix élevés du kérosène et le ralentissement économique.
Parallèlement, Lufthansa et Air France restent considérés comme des alliés potentiels d'Alitalia. Lufthansa a conclu le mois dernier le rachat de la compagnie belge Brussels Airways et des sources proches du dossier ont rapporté que le groupe allemand lorgnait aussi sur le scandinave SAS.
Austrian a émis la semaine dernière son deuxième avertissement sur résultats en trois mois, en expliquant ne pas exclure que ses pertes atteignent 150 millions d'euros cette année, voire plus en prenant en compte la dépréciation de sa flotte.
Le marché croit de moins en moins à la capacité de Vienne à vendre ses parts à 7,10 euros par action, le prix d'introduction en Bourse de la société il y a deux ans. Le titre s'échangeait à 4,08 euros en fin de séance mardi et affiche un recul de 40% environ par rapport au pic atteint le mois dernier à 7,25 euros.
A ce niveau de cours, sa capitalisation avoisine 355 millions d'euros.
La cession des parts de l'Etat doit en principe s'accompagner de la création d'un pôle d'actionnaires autrichiens censé conserver un quart du capital, en attendant une augmentation de capital l'an prochain.
Alexandra Schwarz et Jean-Michel Bélot, version française Marc Angrand
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