(BFM Bourse) - Une nouvelle Bourse américaine à Dallas est en train de préparer son lancement, prévu en 2026, et a levé dans cette optique 120 millions de dollars auprès d'investisseurs renommés.
En proposant à ses actionnaires d'approuver (le 13 juin prochain) un changement de domiciliation de Tesla du Delaware vers le Texas, Elon Musk rapprochera peut-être son entreprise d'une nouvelle place forte de la Bourse américaine.
Un concurrent local au Nasdaq et au New York Stock Exchange (NYSE) est, en effet, en train de se construire, avec d'importants soutiens à l'appui.
Sur Linkedin, le patron du Texas Stock Exchange, James H Lee, a annoncé que sa société avait levé 120 millions de dollars pour lancer cette nouvelle Bourse, dont le quartier général sera établi à Dallas. Le dirigeant explique avoir reçu le soutien "de plus d'une vingtaine" d'investisseurs, avec parmi eux des grands noms tels que Citadel Securities et Blackrock, le plus grand gestionnaire d'actifs au monde (plus de 10.000 milliards de dollars d'actifs sous gestion).
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
Le Texas, cette terre de grandes entreprises
La société entend soumettre cette année auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain, des documents pour s'enregistrer en tant que place boursière.
Selon le Wall Street Journal, à qui Lee a accordé un entretien, le Texas Stock Exchange compte commencer à opérer en 2025 avant d'accueillir une première cotation en Bourse en 2026.
"Le Texas Stock Exchange s'attachera à permettre aux entreprises américaines et internationales d'accéder aux marchés des capitaux américains et fournira un lieu de négociation et de cotation des entreprises cotées et de l'univers croissant des produits négociés en Bourse", promet l'entreprise sur son site (qui ne comporte pour l'heure qu'une page d'accueil).
"La Bourse (du Texas) vise à tirer parti de la désaffection à l'égard de l'augmentation des coûts de mise en conformité ("compliance", NDLR) au Nasdaq et au New York Stock Exchange et des nouvelles règles, comme celle qui fixe des objectifs en matière de diversité au sein du conseil d'administration pour les sociétés cotées au Nasdaq. Les partisans du 'TXSE', comme on l'appelle, promettent qu'elle sera plus favorable aux chefs d'entreprise", explique de son côté le Wall Street Journal.
Le futur opérateur boursier entend par ailleurs tirer parti d'un écosystème favorable avec la présence de nombreuses sociétés au Texas. Parmi celles-ci figurent le groupe pétrolier ExxonMobil, l'opérateur télécoms AT&T, la société de semi-conducteurs Texas Instrument, les compagnies aériennes SouthWest Airlines, American Airlines, ou encore Caterpillar.
Une Bourse "anti-woke"?
"L'économie florissante du Texas et la forte croissance économique et démographique des États du quart sud-est des États-Unis offrent d'incroyables opportunités aux entreprises - et, en fin de compte, à la Bourse du Texas (TXSE)", explique James Lee sur Linkedin.
Cette Bourse sera entièrement électronique mais aura quand même une présence physique dans le centre de Dallas, indique-t-il au Wall Street Journal. Le quotidien des affaires lui fait remarquer que les observateurs de marché évoquent depuis plusieurs mois la création d'une Bourse "anti-woke" au Texas. Le dirigeant répond que la place texane est "apolitique".
Reste à savoir si le Texas Stock Exchange parviendra à contester le quasi-duopole formé par le Nasdaq et le NYSE. Par le passé, de très nombreuses bourses locales ont existé aux Etats-Unis. Mais elles ont soit disparu soit été rachetées par d'autres opérateurs plus gros.
Par exemple, le Pacific Stock Exchange, qui regroupait les places de San Francisco et Los Angeles, avait été acquis en 2006 par le NYSE, tandis que le Boston Stock Exchange a été racheté l'année suivante par la société Nasdaq OMX. ICE, la maison-mère du NYSE, avait quant à elle acquis en 2018 le Chicago Stock Exchange tandis que le Philadelphia Stock Exchange, la plus ancienne Bourse des Etats-Unis, avait été rachetée en 2007 par le Nasdaq.