(BFM Bourse) - Le site bestbrokers.com a établi un classement dans une récente étude en divisant simplement les bénéfices de grands groupes cotés par leurs effectifs globaux. Certains secteurs, comme le pétrole, la tech et la finance se distinguent particulièrement.
Même s'il ne constitue pas toujours l'indicateur financier le plus pertinent pour évaluer la santé financière d'une société cotée (la génération de cash est parfois bien plus critique), le bénéfice net a le mérite de la simplicité.
Alors que la saison des résultats va clairement s'accélérer en France après avoir pris son envol cette semaine aux Etats-Unis, le site bestbrokers.com a classé les groupes qui dégagent les plus importants bénéfices par employé.
Ce ratio "mesure directement les contributions individuelles à la réussite de l'entreprise. C'est également un bon indicateur de la productivité d'une entreprise et de l'efficacité et de la rationalisation de ses opérations", explique Paul Hoffman, analyste de marché pour bestbrokers.com.
Pour construire son classement, le site a regardé les 200 plus importantes sociétés cotées en Bourse au monde en s'appuyant sur les données de companiesmarketcap.com, en retenant leurs bénéfices nets sur le dernier exercice publié puis en le rapportant à l'effectif total de chaque société, sur la base de leur rapport annuel. Le site a ensuite harmonisé les données en dollars.
Bestbrokers.com arrive ainsi au classement reproduit dans notre infographie ci-dessous.
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Les majors pétrolières très représentées
Précisons d'emblée que le bénéfice par employé dépend des secteurs, selon qu'une industrie soit plus ou moins intensive en capital ou en main d'œuvre. A titre d'exemple, Walmart est le groupe coté au monde qui dégage le plus important chiffre d'affaires annuel (624 milliards de dollars sur le dernier exercice), mais la société est absente du top 20 tout simplement parce que la distribution reste un secteur avec une rentabilité faible (4,2% de marge opérationnelle sur le dernier exercice) et un nombre d'employé important (plus de 2 millions). Le bénéfice net par employé de Walmart s'élève in fine à 7.750 dollars environ, très loin du top 20 (la barre est fixée à 468.000 dollars).
A contrario, le pétrole, l'énergie, la tech ou la pharmacie, qui nécessitent surtout d'importants investissements dans des infrastructures, dans la R&D et/ou des technologies de pointe, affichent des ratios bien plus élevés.
Un aperçu du top 20 permet de s'en rendre compte. En tête du classement figure ainsi la major pétrolière saoudienne Saudi Aramco avec un bénéfice par employé de 1,65 million de dollar. Rappelons que Saudi Aramco est tout simplement le groupe coté au monde qui dégage les plus importants bénéfices dans l'absolu, avec un résultat net de plus de 120 milliards de dollars au titre de son exercice 2023 (et un record de 161,1 milliards de dollars en 2022).
Le secteur pétrolier est d'ailleurs très représenté: ConocoPhillips est troisième du classement (1,1 million de dollars par employé), le chinois CNOOC sixième (774.000 dollars), la société d'Abou Dhabi Taqa onzième (649.620 dollars), Exxonmobil 14e (580.81 dollars), le brésilien Petrobras 16e (532.510 dollars) et Chevron 20e (468.620 dollars).
Le deuxième groupe de ce classement n'est pas très connu. Il s'agit de la société américaine Prologis, un acteur spécialiste de l'immobilier de logistique et de la gestion d'entrepôts. Cette entreprise a généré un bénéfice de "seulement" 3 milliards de dollars en 2023, mais l'entreprise ne comptait à fin décembre 2023 que 2.574 employés, d'où un bénéfice par personne très élevé de 1,2 million de dollars.
Une groupe suédois premier en Europe
La tech est aussi très présente. Nvidia, star de Wall Street depuis deux années, pointe au quatrième rang (1,01 million de dollar par employé), le groupe américain de semi-conducteurs Broadcom arrive au septième rang (704.000 dollars), Airbnb est huitième (693.000 dollars), Apple douzième (602.450 dollars), Meta quinzième (563.000 dollars), Arista Networks (518.850 dollars), groupe américain spécialisé dans les solutions technologiques pour les data center, 17e, et Pinduoduo (474.580 dollars), géant chinois du e-commerce possédant notamment Temu, 19e.
Parmi les autres membres du top 10 figurent le mastodonte de la gestion d'actifs KKR, cinquième avec 819.000 dollars, le groupe pharmaceutique américain Vertex, neuvième avec 670.000 dollars et la société d'investissement suédoise Investor AB, avec 660.000 dollars.
Ce groupe suédois possède des participations dans de nombreux groupes suédois cotés, comme la banque Seb, le groupe de défense Saab, le spécialiste de l'électroménager Electrolux, le groupe pharmaceutique suédo-britannique Astrazeneca ou le groupe d'outils pour le jardin et la forêt Husqvarna.
Investor AB arrive également en tête d'un classement européen établi par bestbrokers.com. Une autre société d'investissement, le néerlandais Prosus, spécialisée dans les investissements dans les entreprises tech, comme les fintechs et les sociétés de livraisons de repas, est deuxième (313.850 dollars par employé).
UBS est troisième avec 242.000 dollars par employé. La banque suisse avait vu son bénéfice net être gonflé par des éléments comptables (le "badwill", soit pour simplifier l'écart entre le prix effectivement payé et la valeur comptable) liés au rachat de Credit Suisse, dont les termes ont été très favorables à UBS. L'assureur américano-suisse Chubb, coté à New York, arrive au quatrième rang (225.000 dollars).
Les groupes français Hermes (212.000 dollars) et Totalenergies (208.000 dollars) suivent. Le top 10 européen est complété par le champion néerlandais des technologies critiques pour l'industrie des semi-conducteurs ASML (200.000 dollars), le groupe pharmaceutique suisse Novartis (195.000 dollars), la première capitalisation européenne Novo Nordisk (189.000 dollars), et la major pétrolière anglo-néerlandaise Shell (188.000 dollars).