(BFM Bourse) - Les cours de l'or noir ont bondi de plus de 4% mercredi après que les États-Unis ont décidé de retirer certains personnels diplomatiques en Irak pour des raisons de sécurité. L'accord sur le nucléaire iranien a par ailleurs du plomb dans l'aile.
Le risque géopolitique se rappelle au bon vouloir du marché du pétrole. Les cours de l'or noir ont fortement progressé mercredi soir après une série d'informations alimentant les craintes d'un regain de tensions au Moyen-Orient. Les investisseurs redoutent que ces péripéties perturbent la production et donc l'offre de brut.
Le contrat d'août sur le Brent de mer du Nord, référence internationale des cours du pétrole, a pris 4,34% à 69,77 dollars le baril tandis que celui de juillet sur le WTI coté à New York décolle de 5,5%.
Les cours ont été propulsés par la décision des États-Unis de rapatrier leur personnel non essentiel de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité. Deutsche Bank explique que ces annonces sont liées aux craintes croissantes d'une escalade entre les États-Unis et l'Iran.
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L'accord sur le nucléaire iranien a du plomb dans l'aile
La banque allemande note que la chaîne CBS a rapporté qu'une des raisons ayant motivé ce retrait est que les États-Unis ont appris qu'Israël comptait lancer une opération militaire en Iran.
Dans un entretien au New York Post, le président américain, Donald Trump a, par ailleurs, déclaré être "moins confiant" quant à la signature d'un accord sur le nucléaire iranien. Un tel accord pourrait potentiellement lever ou alléger l'embargo américain sur le pétrole iranien.
"Le Pentagone ayant donné son feu vert au départ de familles de militaires dans toute la région et Donald Trump ayant admis qu'il était 'moins confiant' quant à la conclusion d'un accord avec l'Iran, le marché sent davantage la fumée que la solution", explique Stephen Innes de Spi AM.
Donald Trump a, depuis son retour au pouvoir, intensifié la pression sur Téhéran pour obtenir un accord sur le nucléaire.
"Bien qu'il n'y ait pas encore de situation de 'pression maximale' - où les exportations de pétrole iranien pourraient passer de 1,5 million de barils par jour à près de zéro - Washington redouble d'efforts pour pousser Téhéran à revenir à la table des négociations en vue d'un nouvel accord sur le nucléaire", commentait ainsi en mars Rystad Energy.
De son côté, le ministre iranien de la Défense, Aziz Nasirzadeh, a déclaré que Téhéran était prêt à cibler les bases américaines si les négociations échouaient et que le conflit les États-Unis et l'Iran escaladait.
Selon l'Agence américaine de l'énergie, l'Iran est le 9e producteur mondial de pétrole, avec une production évaluée, en 2023, à 4 millions de barils par jour, soit 4% du total.
À la Bourse de Paris, plusieurs valeurs sont influencées par la montée des cours de l'or noir. Le producteur de pétrole de Totalenergies prend 2,1% et signe la plus forte hausse du CAC 40. Air France-KLM, de son côté, cède 5%. La facture carburant constitue l'un des principaux postes de dépenses des compagnies aériennes. En 2023, le coût pour Air France-KLM s'était élevé à 7,13 milliards d'euros.