(BFM Bourse) - Le rendement de l'obligation française à 10 ans est au plus bas depuis mars, alors que l'inflation est tombée à un plus bas de trois ans et demi. Ce qui pourrait inciter la BCE à baisser une nouvelle fois ses taux directeurs ce mois-ci.
Les tensions inflationnistes en zone euro semblent appartenir au passé. Les prix à la consommation dans la zone ont progressé de 1,8% sur un an, soit sous l'objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne (BCE). Ce recul des prix à des plus bas de trois ans et demi, certes du à un repli des prix de l'énergie, pourrait pousser la Banque centrale européenne (BCE) à poursuivre son cycle d'assouplissement monétaire dès le 17 octobre.
"La baisse de l'inflation globale de la zone euro en dessous de 2% en septembre devrait suffire à persuader la Banque centrale européenne (BCE) de réduire ses taux en octobre, même si l'inflation des services reste élevée", juge Capital Economics.
Sur le marché obligataire, ce scénario d'assouplissement monétaire fait son chemin dans l'esprit des investisseurs. Ils s'attendent à que la BCE procède à une nouvelle baisse de taux de 25 points de base (0,25 point de pourcentage) lors de sa réunion du 17 octobre.
En Europe, le rendement de l'obligation allemande à 10 ans - la référence en zone euro - se détend de 9 points de base, passant de 2,13% lundi soir, à 2,04% ce mardi après-midi, sur le marché secondaire, c'est-à-dire là où les investisseurs s'échangent entre eux la dette des pays.
Cette dynamique s'avère encore plus favorable aux taux d'emprunts français. Le rendement de l'obligation à 10 ans du Trésor français recule nettement, de 13 points de base pour s'inscrire à 2,79% contre 2,92% lundi soir. Le taux de la dette française à 10 ans est à son plus bas niveau depuis mars dernier.
Ces bonnes nouvelles sur le front de l'inflation donnent donc un peu de répit sur la signature française. Ces derniers temps, elle avait souffert de l'incertitude politique et budgétaire qui règne en France depuis la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron, en juin dernier.
Signe que cette situation n'était pas au goût des marchés, le rendement de l'obligation française à 10 ans avait même dépassé celui du même titre de l'Espagne pur la première fois depuis 2008.
Une BCE prête à nouvelle baisse des taux en octobre
Les marchés sont de plus en plus confiants sur de nouvelles baisses de taux en Europe. Surtout que les derniers commentaires des responsables de l'institution monétaire européenne alimentent encore plus cette éventualité.
Les récentes données sur l'orientation des prix "renforcent notre confiance dans le fait que l'inflation reviendra à l'objectif en temps voulu", a déclaré Christine Lagarde lors d'une audition devant le comité économique du Parlement européen. "Nous en tiendrons compte lors de notre prochaine réunion de politique monétaire en octobre", a-t-elle ajouté.
"Les données statistiques récentes ont confirmé une fois de plus que l'inflation ralentit. A mon avis, cela signifie qu'il y a désormais davantage de raisons de justifier une baisse des taux lors de notre réunion d'octobre", a de son côté expliqué ce mardi le gouverneur de la banque de Finlande, Olli Rehn cité par Reuters.
"Une baisse des taux d'intérêt en octobre par la BCE semble désormais très probable", avance Capital Economics.
A la Bourse de Paris, cet apaisement sur les taux relance un peu le CAC 40, qui évolue désormais dans vert. L'indice vedette parisien grappille 0,13% à 7.465 points ce mardi vers 15h10, tentant de se remettre d'une baisse de 2% lundi.