(BFM Bourse) - Très investi en actions, le fonds souverain norvégien a enregistré un rendement de 14,5% l'année dernière, porté par l'environnement économique encore très accommodant. Ses actifs atteignent près de 1.240 milliards d'euros, soit 1,4% de la capitalisation boursière mondiale.
Jackpot pour le fonds souverain norvégien, qui a signé, malgré la pandémie mondiale, la 4e meilleure performance depuis sa création (en 1990) avec un rendement annuel de 14,5% en 2021, supérieur de 0,74% à son indice de référence, fixé par le ministère des finances sur la base des indices du FTSE Group et de Bloomberg Barclays Indices.
Alimenté depuis 1996 par les revenus issus des gisements pétroliers du pays (les plus grands d'Europe de l'Ouest), celui-ci a ainsi empoché 158 milliards d'euros l'an dernier, soit un rendement de 14,5%, portant la valeur de ses actifs à près de 1.240 milliards d'euros à fin décembre. En présentant ces chiffres, le gouverneur de la Banque centrale, Øystein Olsen, a humblement évoqué "une année assez bénéfique".
"Les bons résultats sont principalement dus à la très forte évolution du marché des actions tout au long de l'année" précise le PDG du fonds Nicolai Tangen, cité dans le communiqué.
Plus de 70% d'actions
Dans le détail, le rendement des investissements en actions (72% des actifs à fin décembre, contre 72,8% un an plus tôt mais 69,2% à fin mars 2019) du fonds s'est établi à +20,8%, quand celui des investissements à revenu fixe (les obligations, représentant 25,4% des actifs) a été de -1,9%. Les investissements du groupe sur l'immobilier non coté (2,5% des actifs) ont de leur côté rapporté 13,6%, quand ceux sur les infrastructures d'énergie renouvelable, dont la part est négligeable (0,1%), affichent un rendement annuel de +4,2%.
Concernant les actions, "le rendement a été bon dans tous les secteurs, mais les investissements dans la technologie et la finance ont été particulièrement performants" souligne Nicolai Tangen, qui précise que les premiers cités ont enregistré "un rendement impressionnant de 30,2%".
Or les 5 principales positions en actions du fonds ne sont autres que les GAFAM, la Norges Bank Investment Management détenait notamment pour pour plus de 17 milliards d'euros de titres Apple et Microsoft et plus de 12 milliards d'actions Alphabet et Amazon au dernier pointage réalisé fin juin 2021. À eux seuls, Microsoft, Alphabet et Apple ont apporté au fonds, présent au capital de plus de 9.000 entreprises, un gain cumulé de plus de 20 milliards d'euros. On retrouve également Nvidia, ASML ou Tesla parmi les plus gros contributeurs au rendement du fonds en 2021. Cette appétence pour les géants technologiques avait d'ailleurs permis au fonds d'afficher également une performance à deux chiffres en 2020 (+10,9% en rendement annuel).
Les Etats-Unis très loin devant
En termes de secteurs, c'est donc la technologie qui a rapporté le plus (43,7 milliards d'euros), devant la banque (28,4 milliards) et l'industrie (21,5 milliards). Géographiquement parlant, le rendement le plus élevé provient logiquement des Etats-Unis (+96,4 milliards d'euros) mais l'écart avec les autres zones est abyssal, le Royaume-Uni émargeant en deuxième position avec un gain de 11,2 milliards. La France complète le podium (+8,8 milliards).
Comme à son accoutumée, la Banque centrale norvégienne a répété que de tels résultats ne pouvaient être escomptés à l'avenir. "Ce dont on est absolument certain, c'est que la progression fantastique qu'on a vue ces 25 dernières années ne pourra tout simplement pas continuer jusqu'aux cieux car les taux d'intérêt sont à un niveau historiquement bas et les actions à un niveau historiquement haut", a souligné Nicolai Tangen.
Le plus gros fonds souverain au monde (devant le chinois, le koweitien et l'émirati notamment) subit d'ailleurs sa large exposition au secteur technologique en ce début d'année 2022, celui-ci refluant sensiblement (-13,4% pour le Nasdaq Composite depuis le 1er janvier) face à la perspective du resserrement monétaire à venir. La valeur des actifs du fonds a ainsi reflué de 4,5%, soit environ 60 milliards d'euros, sur les premières semaines de l'année.