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Marché : Le CAC 40 plonge encore avec les craintes d'un conflit armé en Ukraine

mardi 22 février 2022 à 09h44
Le CAC 40 lâche du lest mardi matin après les annonces du Kremlin

(BFM Bourse) - Au lendemain d'un repli de plus de 2%, le marché parisien s'enfonce encore ce mardi après la reconnaissance, par Moscou, de l'indépendance des régions séparatistes ukrainiennes pro-russes. Une décision qui s'accompagne de l'envoi de troupes dans ces territoires et qui provoque l'ire de la communauté internationale. Les sanctions vont commencer à pleuvoir en représailles.

Les marchés cèdent à la panique face à l'humeur belliqueuse de Vladimir Poutine. "Les tambours de la guerre battent de plus en plus fort" constate de fait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK. Le maître du Kremlin a en effet signé, lundi en fin d'après-midi, un décret visant à reconnaître immédiatement l'indépendance des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. Kiev, l'Union européenne et l'Otan redoutaient une telle issue, puisque celle-ci signifie par ailleurs l'envoi, par Moscou, de troupes dans les territoires séparatistes pro-russes en question.

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé mardi dans une adresse à la Nation une violation de la "la souveraineté et l'intégrité territoriale", ajoutant que les Ukrainiens étaient "sur leurs terres", n'avaient "peur de rien ni de personne" et ne céderaient pas "une seule parcelle du pays". Joe Biden a de son côté réaffirmé lors d'un appel lundi avec son homologue ukrainien "l'engagement des Etats-Unis" au respect de cette intégrité territoriale. L’Élysée a pour sa part dénoncé "une sorte de dérive idéologique" de Vladimir Poutine, et même Pékin prend désormais position, en appelant les acteurs de la crise "à faire preuve de retenue".

L'heure est donc désormais aux représailles économiques, l'UE -par la voix de son chef de la diplomatie Josep Borrell- ayant d'ores et déjà annoncé qu'elle allait décider de premières sanctions à l'encontre de la Russie ce mardi. Le Premier ministre britannique Boris Johnson va également présider mardi matin une réunion de crise concernant la situation en Ukraine pour décider d'un "important paquet de sanctions" contre Moscou. Enfin, après une première réponse timide dès lundi soir, la Maison Blanche va également énoncer de nouvelles sanctions.

Alors que les craintes d'un conflit armé en Ukraine faisant trembler les marchés depuis des semaines se matérialisent, ces derniers ont lourdement chuté ce mardi à l'ouverture, le CAC 40 cédant notamment de nouveau plus de 2% à l'ouverture, au lendemain d'un repli de 2,04%. À moins de 6.650 points dans les premiers échanges, le baromètre du marché tricolore a brièvement évolué à un plancher depuis le 20 octobre dernier. Il reprend néanmoins une partie du terrain perdu peu après 9h35, limitant désormais sa baisse à -0,91% à 6.726 points.

Encore de nombreux résultats annuels

Si tous les regards sont évidemment braqués vers le front ukrainien, les opérateurs trient malgré tout la nouvelle salve de publications du jour ce mardi. Celle du spécialiste français des paiements électroniques Worldline est particulièrement bien accueillie (+9% vers 10h10) grâce à une fin d'année convaincante qui sonne comme un "soupir de soulagement" pour Jefferies. Bryan Garnier évoque pour sa part "de solides résultats, supérieurs aux prévisions et au consensus au niveau de la croissance organique et du flux de trésorerie disponible". Le groupe a par ailleurs annoncé lundi être entré en négociations exclusives avec le fonds Apollo en vue de lui céder ses activités de terminaux de paiement valorisées 2,3 milliards d'euros.

La publication annuelle d'Eurofins Scientific reçoit un accueil bien plus frileux malgré le relèvement des perspectives 2022 et 2023 annoncées par le géant français des laboratoires l'analyse après un nouvel exercice en très forte croissance sous l'effet, notamment, de la demande de tests liée au Covid-19. Les revenus du groupe progressent de 24% à 6,72 milliards d'euros et son bénéfice net bondit de 45% pour atteindre 783 millions d'euros, des chiffres supérieurs au consensus. Il table désormais sur une croissance organique de 6,5% par an sur les deux prochains exercices, contre 5% auparavant. Seule valeur du CAC dans le vert lundi, Eurofins lâche plus de 4% vers 10h20 ce mardi.

L'équipementier automobile Plastic Omnium a publié mardi un Ebitda en baisse au second semestre à 310 millions d'euros contre 477 millions un an plus tôt après avoir vu son activité ralentir fortement au second semestre, entre fermetures d'usines et suspensions de commandes des constructeurs. Il dit prévoir sur une croissance de ses revenus supérieure à celle du marché en 2022. Le titre cède 2,3%.

Vivendi (-0,6%) a fixé à 25,50 euros par action le prix de son OPA sur Lagardère, précisant que l'offre serait ouverte le 14 avril pour une durée de 25 jours de Bourse. Le titre de la cible s'ajuste en conséquence (+0,3% à 25,48 euros).

La maison mère de Ticket Restaurant Edenred a de son côté publié des bénéfices records (+31,4% à 313 millions d'euros), légèrement supérieurs à ceux de 2019. "Ces résultats sont le fruit de la transformation menée au cours des dernières années" s'est félicité le PDG Bertrand Dumazy. Le titre décolle de 6%.

EDF évolue peu (-0,3%) malgré l'abaissement, par l'agence de notation Standard and Poor's de sa note de crédit d'un cran, de "BBB+" à "BBB", en raison de la forte hausse de sa dette. Le groupe minier et métallurgique Eramet (+1,9%) a annoncé la signature d'un protocole d'accord en vue de la cession de sa filiale Aubert & Duval à un consortium composé d'Airbus, Safran et Tikehau Capital, sur la base d'une valeur d'entreprise de 95 millions d'euros.

Au rayon biotech, AB Science s'envole de près de 40% vers 10h40 après avoir annoncé l’approbation des autorités règlementaires canadiennes pour dépôt d’un dossier d’enregistrement du masitinib dans la sclérose latérale amyotrophique au Canada

Le pétrole s'envole et flirte avec les 100 dollars le baril

Au rayon énergétique, les tarifs pétroliers s'envolent ce mardi matin sur fond d'escalade de la crise russo-ukrainienne, faisant craindre de nouvelles perturbations de l'offre. Le baril de Brent décolle de 3,4% à 96,2 dollars quand le baril de WTI se traite à 94,6 dollars, en hausse de 5% par rapport à la veille. Cette flambée des cours du brut profitent aux sociétés pétrolières (+0,9% pour TotalEnergies) et parapétrolières (+4% pour Vallourec, +3,4% pour Schlumberger) tricolores.

Enfin, sur le Forex, la monnaie unique reprend 0,2% face au billet vert à 1,1333 dollar.

Quentin Soubranne - ©2025 BFM Bourse
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