(BFM Bourse) - Le risque que l'escalade des tensions entre l'Ukraine et la Russie se transforme en conflit armé fait trembler la Bourse de Moscou, dont le principal indice abandonne plus de 15% depuis le 1er janvier.
La Bourse russe et le cours du rouble étaient de nouveau à la peine lundi, les difficultés engendrées depuis début janvier par les craintes d'une invasion russe de l'Ukraine et de sanctions contre Moscou se prolongeant. Dans le sillage de la baisse entamée il y a deux semaines, l'indice vedette de la place moscovite, le Moex Index, recule de 6,9% à 3.201 points ce lundi, portant à près de 16% son repli depuis le 1er janvier.
La devise russe s'échangeait à la même heure à près de 79 roubles pour un dollar, une première depuis l'automne 2020, soit plus de 89 roubles pour un euro. Elle porte ainsi ses pertes à près de 5% face à la monnaie unique et au billet vert depuis le début de l'année.
Les indices boursiers et le marché des changes sont plombés par l'incertitude autour d'une possible guerre, l'Occident accusant la Russie de préparer une invasion de l'Ukraine et menaçant Moscou de sanctions particulièrement douloureuses le cas échéant. Signe de l'inquiétude, le rouble et la Bourse souffrent alors même que le prix de pétrole est élevé, autour de 85 dollars le baril, ce qui donne habituellement le cap pour la monnaie et les actions russes.
Intenses discussions diplomatiques
Les analystes d'Alfa Bank indiquent dans une note lundi s'attendre à ce que "les actions russes continuent d'enregistrer des pertes aujourd'hui" après de nouvelles tensions ce weekend. Washington a ainsi ordonné l'évacuation des familles de diplomates en poste à Kiev. Selon des experts de Renaissance Capital, le rouble pourrait chuter de 20% face au dollar en cas d'escalade militaire.
D'intenses discussions diplomatiques sont en cours depuis deux semaines entre Russes et Occidentaux. La Russie est accusée par les Occidentaux d'avoir massé des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne et de préparer une invasion imminente de son voisin. Le Kremlin dément toute intention belliqueuse envers Kiev mais lie une désescalade des tensions à des traités garantissant notamment le non-élargissement de l'Otan, en particulier à l'Ukraine.
(avec AFP)
