(BFM Bourse) - Cette ETI née en 1973 a déposé son document d'enregistrement universel auprès d'Euronext, marquant ainsi la première étape d'une cotation sur Euronext Growth. Elle met le cap sur le terreau ne contenant pas de tourbe pour assurer sa croissance.
Après Lepermislibre, un autre nouveau pensionnaire devrait bientôt rejoindre la Bourse de Paris. Florentaise, le spécialiste de la production de terreaux pour les particuliers et les entreprises, a en effet annoncé ce lundi le dépôt de son document d'enregistrement universel auprès de l'opérateur boursier Euronext, première étape de son projet de cotation sur Euronext Growth, le compartiment de la place parisienne réservé aux plus petites entreprises.
Fondée en 1973, Florentaise est une ETI qui emploie 245 collaborateurs. Ses quelque 600 références en marques propres ou en marques de distributeur sont vendues dans de grandes enseignes, telles que Truffaut, Botanic, Lidl, ou encore Intermarché. La société affirme qu'elle représente un sac de terreau sur cinq vendus auprès du grand public et qu'elle couvre 12% du marché des professionnels.
Ses revenus se sont établis à 57,5 millions d'euros sur son dernier exercice complet, clos le 30 juin 2022, avec une croissance annuelle moyenne de 20% sur les trois derniers exercices, pour une marge d'exploitation de 5% et un bénéfice de près de 930.000 euros. Elle vise une croissance de 13% pour l'exercice 2022-2023, avec 65 millions de revenus.
Préserver la tourbe
La société met en avant son expertise dans le terreau à bas carbone, qui évite l'utilisation de la tourbe. Cette matière végétale est largement exploitée dans la production mondiale, à hauteur de 60% des supports de culture vendus aujourd'hui, selon Florentaise. Or la tourbe met plusieurs milliers d'années à se former dans des zones humides appelées tourbières.
"Alors qu’elles n’occupent que 3% de la surface du globe, les tourbières emmagasinent depuis des millénaires environ 30 % du carbone stocké dans les sols. Plus encore que les forêts, elles constituent ainsi des véritables puits de carbone très efficaces et essentiels dans la régulation du climat de la planète", explique la société.
En conséquence, Florentin a développé des solutions alternatives, à base de plaquettes et d'écorce de bois dont l'entreprise assure qu'elles possèdent une empreinte carbone 20 à 50 fois plus faible que les tourbes qu'elle remplace. Florentin assure que, à fin juin 2022, 77% des matières premières utilisées pour la production de ses terreaux ne contenaient pas de tourbe. La montée en puissance de ces solutions alternatives "permettra de relayer l’arrêt programmé fin 2026 de l’exploitation par Florentaise de la dernière tourbière autorisée en France", dans la Manche, explique l'entreprise.
Cap sur la Chine
A moyen terme, la société compte dégager des revenus de 120 millions d'euros et une marge d'exploitation de plus de 20% à l'horizon de son exercice clos en juin 2027.
Pour parvenir à de telles ambitions, Florentaise activera plusieurs catalyseurs, comme la conquête de parts de marchés en France tant sur les particuliers que les professionnels, qui représentent respectivement 61% et 39% de ses revenus dans l'Hexagone.
Le groupe est par ailleurs présent dans six pays à l'International dont l'Angleterre, les Pays-Bas, les Etats-Unis, l'Inde et surtout la Chine. Dans ce dernier marché où il est actif depuis 2016, Florentaise enregistre une croissance annuelle de plus de 85% par an depuis 2020. Le groupe possède deux usines et compte ouvrir trois "nouvelles unités de production" en 2023, 2024 et 2025 dans des régions où il n'est pas présent.
Autre "catalyseur" que le groupe veut activer: le déploiement en Europe et aux Etats-Unis des machines de production de substrats, appelées Bivis, auprès d'autres fabricants de terreaux, sur le principe de la location.
Ce "modèle associant contrat à long terme, royalties et maintenance, a déjà permis la commercialisation de sept machines auprès de fabricants de terreaux de premier rang en Angleterre et aux Pays-Bas", a expliqué Jean-Pascal Churpin, PDG de Florentaise, cité dans un communiqué.
Les revenus issus de cette activité devraient représenter 3,4 millions d’euros à fin juin 2024 et devraient peser 20% du chiffre d’affaires consolidé estimé à l’horizon 2027, indique la société.