(BFM Bourse) - Le laboratoire danois a publié ses résultats annuels, toujours portés par la forte demande pour ses médicaments antidiabétiques et anti-obésité.
C'est encore une année faste pour Novo Nordisk. Sur l'ensemble de l'exercice 2024, le laboratoire pharmaceutique danois connu pour ses traitements vedettes contre le diabète et l'obésité rassure malgré une concurrence féroce pour capter ce marché colossal des traitements contre l'obésité.
Novo Nordisk dévoile en effet des ventes en progression de 25% en données publiées et 26% hors effets de changes à 290,40 milliards de couronnes (soit 38,91 milliards d'euros) en 2024. Cette hausse des ventes est conforme aux prévisions du groupe qui anticipait une croissance de son chiffre d'affaires comprise entre 22% et 28%. Les ventes de Novo Nordisk ont doublé par rapport à l'année 2021, remarque Jakob Westh Christensen, analyste de marché chez eToro.
Dans le détail, les ventes d'Ozempic, son traitement contre le diabète ont progressé de 21% (hors effets de changes) celles de Wegovy, son traitement phare contre l'obésité, ont augmenté de 57% sur un an. "Plus de 45 millions de personnes bénéficient aujourd'hui de nos traitements", a déclaré son directeur-général Lars Fruergaard Jørgensen.
Bien que l'adoption de ces médicaments soit encore à ses prémices, les prescriptions continuent de décoller. Surtout que quelque quatre milliards de personnes, soit près de la moitié de la population mondiale, devraient être obèses ou en surpoids d'ici à 2035, selon Roche. Jefferies estime pour sa part que les produits médicaux agissant sur la satiété représenteront un marché mondial de plus de 150 milliards de dollars d'ici à 2031 avec plus de 100 milliards pour le traitement de l'obésité.
La menace Eli Lilly
Ce marché colossal suscite les convoitises d'autres rivaux, et la principale menace vient toujours du laboratoire américain Eli Lilly qui compte dans ses rangs l'antidiabétique Mounjaro ainsi que sa version destinée à traiter l'obésité, Zepbound. Mais aussi de Roche, qui avec un peu de retard est entré dans la danse, et a annoncé l'été dernier des données positives préliminaires pour son candidat médicament anti-obésité.
Concernant ses autres lignes du compte, son résultat opérationnel a progressé de 26% hors effets de change à 128,34 milliards de couronnes (17,20 milliards d'euros), tandis que son bénéfice dépasse les 100 milliards de couronnes (13,5 milliards d'euros), marquant une hausse de 21%. Le bénéfice par action a atteint 22,63 couronnes.
"Ces résultats rassurent quant aux craintes d’un ralentissement de la croissance de Wegovy", avance Jakob Westh Christensen.
Pour 2025, le groupe danois a indiqué tabler sur des ventes en hausse de 16% à 24% hors effets de changes tandis que son résultat opérationnel est lui attendu en croissance comprise entre 19% à 27%.
"En 2025, nous continuerons à nous concentrer sur l'exécution commerciale, l’avancement de notre recherche et développement (R&D) à un stade précoce et avancé, ainsi que sur l’expansion de notre capacité de production", a aussi avancé Lars Fruergaard Jørgensen.
Ces résultats annuels redonnent un peu plus de tonus à Novo Nordisk à la Bourse de Copenhague. Le titre bondit progresse encore de 3,8%, après avoir bondi de plus de 6% dans les premiers échanges, ce mercredi 5 février.
Cette progression en Bourse fait du bien à l'action, celle-ci avait nettement souffert sur l'ensemble du second semestre 2024. Et notamment en décembre, Novo Nordisk avait, peu avant les fêtes de Noël, chuté de plus de 20% à la suite d'un échec sur un essai clinique de phase III (la dernière étape avant la commercialisation potentielle d'un médicament) sur Cagrisema, un autre traitement contre l'obésité.
Cette déculottée boursière avait alors coûté la première place de capitalisation européenne à Novo Nordisk, et ce au profit du groupe français LVMH. Novo Nordisk l'a reprise depuis, affichant actuellement une capitalisation boursière (la valeur de la totalité des actions) de 353 milliards d'euros contre 341,7 milliards d'euros pour le numéro un du luxe, selon des données de companiesmarketcap.com.
Le laboratoire a annoncé fin janvier des résultats positifs pour des essais cliniques de phase précoce évaluant un potentiel nouveau traitement anti-obésité, l'amycrétine, et a aussi profité de la contre-performance de LVMH qui a dévoilé des résultats annuels jugés décevants par le marché.
"Si les résultats trimestriels influencent le cours de l’action, les avancées en R&D pourraient jouer un rôle encore plus déterminant, comme en témoignent les données des essais sur la prochaine génération de Wegovy, CagriSema, en décembre, et Amycretin en janvier. Ainsi, en 2025, le développement des traitements contre l’obésité en phase de recherche pourrait avoir un impact plus fort sur le cours de l’action que les bénéfices à court terme", apprécie aussi Jakob Westh Christensen.