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Les Sept Magnifiques de Wall Street doivent-ils devenir les "great eight", les "golden dozen", ou s'élargir encore plus?

Aujourd'hui à 12:04
Nvidia, le fer de lance des

(BFM Bourse) - Depuis bientôt plus de deux ans, ce groupe de sept valeurs a concentré l'attention du marché. Mais l'essor de l'intelligence artificielle en Bourse s'est désormais propagé à d'autres titres tels que Oracle, Palantir ou encore Broadcom. Au point que ce groupe de super-valeurs a peut-être besoin d'une redéfinition.

Âgés d'à peine deux ans, les "Sept Magnifiques" de Wall Street font-ils face à une crise d'identité ?

Pour rappel, cette expression renvoie aux sept méga-capitalisations de la tech américaine dont les valorisations et les résultats ont été plus (Nvidia) ou moins (Apple, Tesla) portés par la thématique de l'intelligence artificielle (IA) en Bourse.

Ce groupe de "super-valeurs", englobe ainsi Nvidia, Microsoft, Apple, Amazon, Alphabet, Tesla et Meta. Ces sept actions ont porté à elles seules ou presque les performances de Wall Street en 2023 et (dans une moindre mesure) en 2024.

Depuis octobre 2022, l'indice "Magnificient 7" de CNBC a été multiplié par plus de quatre, bien aidé par la locomotive Nvidia, qui a vu son cours bondir de plus de 1.300% sur la période.

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Oracle et Palantir impossibles à ignorer

Mais, désormais, l'onde de choc provoquée par l'intelligence artificielle s'est propagée à d'autres grands noms de la tech.

"Nous pensons que la révolution de l'IA entre désormais dans une nouvelle phase de croissance, car la vague massive d'investissements des géants technologiques, associée à l'explosion des cas d'utilisation en entreprise dans tous les secteurs verticaux, est en train de créer un certain nombre de gagnants dans le monde technologique", a jugé Dan Ives dans une récente note.

L'analyste de Wedbush considère que, dans les trois à six prochains mois, le marché sera surtout dominé par "les deuxième, troisième et quatrième dérivés de l'intelligence artificielle", ce qui peut, par exemple, inclure les groupes de logiciels. Autrement dit, le boom de l'IA ne se limite plus aux "Sept Magnifiques".

D'autres valeurs ont été propulsées par cette thématique. L'exemple le plus criant reste le spécialiste de l'analyse de données Palantir Technologies, dont les logiciels permettent à ses clients de traiter avec efficacité leurs "data", les plus sensibles en particulier.

L'action Palantir a signé la plus forte hausse du S&P l'an passé, avec un bond de 340,5%. En 2025, le titre enregistre pour moment la quatrième plus importante progression (+135%) au sein de l'indice américain. Son action a été multipliée par plus de 10 depuis fin 2023, pour une capitalisation boursière de 420 milliards de dollars.

"Nous pensons que Palantir atteindra une capitalisation boursière de 1.000 milliards de dollars dans les deux à trois prochaines années, grâce à sa technologie d'intelligence artificielle révolutionnaire qui bouleverse le paysage logiciel comme un tremblement de terre", juge Dan Ives.

L'autre exemple le plus récent demeure Oracle dont les résultats et la capitalisation boursière se sont enflammés cette année. Le titre prend 70% sur l'ensemble de 2025, avec un bond vertigineux de 36% sur une seule séance, le 10 septembre dernier. La société avait alors fait part d'un impressionnant bond de son carnet de commandes dans ses activités cloud d'IA.

"Bien que la rentabilité des charges de travail liées à l'IA reste un sujet de débat important, il est clair qu'Oracle conquiert des parts de marché dans le secteur vaste et en pleine croissance des infrastructures d'IA", a observé Bank of America.

"Oracle, le vétéran chevronné de la Silicon Valley, a soudainement éclaté comme un volcan endormi que tout le monde croyait éteint. En l'espace d'une seule conférence téléphonique sur les résultats financiers, une entreprise considérée comme dépassée s'est transformée en un acteur de premier plan dans le domaine des infrastructures d'IA, laissant les vendeurs à bout de souffle", souligne de son côté Stephen Innes de Spi AM.

Un changement difficile à opérer

Tout ceci plaide pour une redéfinition des "Sept magnifiques" en Bourse. D'autant qu'au sein de ce groupe, des divergences assez importantes apparaissent. Apple et Tesla, moins considérés comme de potentiel "gagnants" de l'IA, ne prennent que 2% et 9% depuis le début de l'année, contre 33% et 21% pour Nvidia et Microsoft, respectivement.

Bloomberg a consacré, dimanche, un article entier à ce sujet, jugeant que les "Sept Magnifiques" étaient désormais "datés". L'agence s'est demandée s'il ne faut pas plutôt parler désormais des "Great Eight" ("les superbes 8"), des "golden dozen" ("les douze en or") ou les "TenAI of GenAI", c'est-à-dire les dix valeurs de l'IA générative.

La question s'était d'ailleurs déjà posée l'an dernier, plusieurs spécialistes de marché proposant d'ajouter le groupe de semi-conducteurs Broadcom aux "Sept Magnifiques" pour aboutir aux "BATMMAAN".

"Nous devons élargir le débat au-delà des Sept Magnifiques", a déclaré à Bloomberg Nick Schommer, gestionnaire de portefeuille chez Janus Henderson Transformational Growth ETF. "Oracle en fait désormais partie, tout comme Broadcom", ajoute-t-il.

Toutefois, réduire la performance de Wall Street ou d'une thématique à une poignée de valeurs demeure une stratégie avec d'importantes limites. Il est tout à fait possible de passer à coter de la future "star" de la cote.

Un exemple récent l'illustre parfaitement. Le 10 septembre, le Cboe, la Bourse de Chicago spécialisée dans les produits dérivés, a annoncé qu'elle lancerait un nouvel indice appelé "Magnificient 10", qui, outre les Sept magnifiques inclut Broadcom, Palantir et le rival de Nvidia, AMD.

"Les traders institutionnels et particuliers recherchent de plus en plus des moyens plus intelligents pour s'exposer aux actions les plus influentes et les plus volatiles, ainsi que des outils leur permettant de gérer leurs positions et de couvrir leurs risques avec plus de précision, tant en intrajournalier que 24 heures sur 24", a déclaré Cathy Clay, responsable mondiale des produits dérivés chez Cboe.

Sauf que, le même, jour Oracle bondissait de 36% sur une séance, le groupe atteignant une capitalisation boursière plus de deux fois supérieure à celle d'AMD (et près de deux fois celle de Palantir). Or Oracle ne fait pas partie de cette "sélection" du Cboe.

Même au sein du CAC 40, la thématique de l'IA invite au discernement. Les deux titres les plus exposés à l'essor de l'intelligence artificielle demeurent probablement Schneider Electric et Legrand, via leurs produits de gestion de l'efficacité énergétique pour les "data centers".

Or leur trajectoire boursière, cette année, s'avèrent divergente. Schneider perd 2,5% depuis le début de l'année quand Legrand grimpe de plus de 50%. Cet écart s'explique notamment par le fait que Legrand est davantage exposé au bâtiment en Europe, qui donne des signes d'amélioration voire de reprise. Schneider, lui, a été davantage pénalisé par les craintes de réductions de dépenses des "big tech" américaines dans les data centers.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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