(BFM Bourse) - L'action de la banque suisse a inscrit un nouveau plancher en Bourse ce mardi, alors que son président pourrait avoir communiqué début décembre de fausses informations sur le montant réel des sorties de fonds.
L'action Credit Suisse vacille de nouveau mardi, touchant un nouveau plus bas historique à la suite de rumeurs de presse affirmant que le gendarme suisse des marchés est en train d'examiner des propos de son président en décembre sur les sorties de fonds.
A 14H24 GMT, l'action perdait 5,34% à 2,623 francs suisses, loin derrière le SMI, l'indice de référence de la Bourse suisse, en baisse de 0,13%. En milieu de séance, le titre a perdu plus de 8%, enfonçant un nouveau plancher en tombant à 2,52 francs suisses.
Selon l'agence Reuters, qui cite deux sources informées sans les nommer, la Finma, l'autorité de surveillance des marchés serait en train d'examiner des propos du président, Axel Lehmann, qui avait assuré en décembre que les sorties de fonds s'étaient stabilisées.
Fin novembre, la banque avait émis un avertissement sur ses résultats du dernier trimestre, notamment en raison de lourdes sorties de fonds de ses clients face aux scandales à répétition qui ont terni son image et à d'intenses spéculations durant tous le mois d'octobre quant à ses projets de restructuration.
Mais son président avait ensuite voulu rassurer, affirmant début décembre au quotidien financier britannique Financial Times que les sorties de fonds s'étaient aplanies et avaient commencé à s'inverser. Dans les jours suivants, il avait tenu des propos similaires dans un entretien avec l'agence Bloomberg ainsi qu'avec la radio télévision suisse alémanique à qui M. Lehmann avait expliqué que les sorties de fonds s'étaient stabilisées.
Des sorties de fonds supérieures aux attentes des marchés
Mais lors de la publication de ses résultats annuels début février, la banque a fait état de sorties de fonds se chiffrant à 110,5 milliards de francs suisses (112,1 milliards d'euros à taux actuels), allant bien au-delà des attentes des marchés. En s'appuyant sur les indications fournies par la banque, un analyste les avait évalués à 84 milliards de francs à fin novembre. Contactée par l'AFP, la Finma n'a pas souhaité faire de commentaire. La banque a de son côté indiqué qu'elle ne commente pas les rumeurs.
Le numéro deux du secteur bancaire helvétique a été secoué par des scandales à répétition depuis la faillite en mars 2021 de la société financière britannique Greensill, suivie par l'implosion du fonds spéculatif américain Archegos.
En octobre, la banque a lancé un grand projet de restructuration. Mais elle a fait état début février d'une lourde perte équivalent à près de 7,4 milliards d'euros pour 2022.
(Avec AFP)