(BFM Bourse) - Le groupe américain a annoncé la scission de cette division qui doit avoir lieu d'ici à 18 mois. Ce qui doit permettre aux deux futures entreprises de mieux allouer leurs ressources.
C'est un grand principe de marché: les investisseurs ont tendance à mieux valoriser des activités quand elle sont cotées à part. Ils accordent ainsi souvent des multiples boursiers plus généreux aux "pure players", focalisés sur un métier, qu'aux groupes diversifiés.
Pour cette raison, les conglomérats ont tendance à se raréfier en Bourse. En Allemagne, Siemens a introduit en Bourse plusieurs de ses métiers, notamment sa branche énergie ou celle dédiée aux appareils et à l'imagerie médicaux. Aux États-Unis, General Electric, l'un des plus célèbres conglomérats au monde a achevé au début de cette année sa séparation en trois sociétés, respectivement centrées sur l'aviation, la santé et l'énergie.
Une autre grande société américaine a décidé, jeudi soir, d'opérer une scission. Le spécialiste de l'acheminement de colis et de la logistiques internationale Fedex a annoncé le projet de scission de sa division "Fedex Freight" via une introduction en Bourse.
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Pas une panacée en Bourse
Ce segment est spécialisé dans le fret dit "LTL" ("less than truckload"), soit le fret où la cargaison n'occupe pas tout l'espace d'un camion.
"Le fret LTL (less than truckload freight) est un type d’expédition de fret où la cargaison n’occupe pas tout l’espace d’un camion. Au lieu de cela, le camion transporte des cargaisons provenant de plusieurs clients, les marchandises de chaque client pesant souvent entre 150 et 15.000 livres (entre 70 kilogrammes et 7 tonnes, NDLR)", explique Uber Freight sur son blog.
Ce segment a généré 9,4 milliards de dollars sur le dernier exercice publié de Fedex, sur un total d'un peu plus de 87,7 milliards de dollars.
L'entreprise avance que cette scission en deux entités aurait plusieurs vertus. Elle permettrait à chaque société de mieux se concentrer sur ses enjeux opérationnels et d'être "plus agiles" pour répondre aux besoins de (leurs) clients" tout en saisissant mieux les opportunités de croissance.
"Des cotations en bourse séparées, avec des bases d'actionnaires distinctes, renforceront la proposition de valeur de chaque entreprise (…) Chaque entreprise sera bien capitalisée et disposera de la souplesse nécessaire pour investir dans une croissance rentable et restituer du capital aux actionnaires", explique également l'entreprise. Cette scission doit être approuvée d'ici à 18 mois.
Le groupe a par ailleurs livré ses résultats du deuxième trimestre de l'exercice 2024-2025, avec des revenus de 22 milliards de dollars, en légère baisse de 0,1%, sur un an, tandis que son bénéfice par action s'est établi à 4,05 dollars contre 3,99 dollars un an plus tôt. La société a également abaissé sa prévision de bénéfice par action pour l'ensemble de son exercice, tablant sur une fourchette de 19 dollars à 20 dollars, contre un intervalle de 20 dollars à 21 dollars.
À Wall Street, l'action Fedex a toutefois bondi de 7,8% dans les échanges post-marché à la suite de ces annonces, à 297,52 dollars, les investisseurs saluant le projet de scission.
Soulignons toutefois qu'une scission ne constitue pas non plus une panacée en Bourse. L'exemple récent de Vivendi, qui s'est fractionné en quatre entités cotées lundi, l'illustre bien.
L'objectif même de cette division en quatre sociétés était de réduire la lourde décote de conglomérat dont pâtissait Vivendi. Or, à l'heure actuelle les quatre entreprises issues de cette séparation pèsent, ensemble, environ 7,4 milliards d'euros, contre 8,4 milliards d'euros pour Vivendi dans sa totalité à la clôture de vendredi, la dernière séance avant la mise en œuvre de la scission.