(BFM Bourse) - Le spécialiste suédois du paiement fractionné a enregistré une croissance de 27% au premier semestre 2024 tandis que son bénéfice opérationnel ajusté est passé dans le vert. Son introduction en Bourse, dont le calendrier n'a pas été fixé, est très attendue.
Klarna n'a pas encore fait ses premiers pas en Bourse. Mais son nom est déjà bien connu des investisseurs. Notamment parce que les compétences de son assistant d'intelligence artificielle avait fait plonger l'action du spécialiste français de la relation client externalisée Teleperformance, en février.
Jeune société fondée en 2005, Klarna est une entreprise de paiement, spécialisée dans le "buy now pay later", ou paiement fractionné, qui permet ainsi de différer ou d'échelonner le paiement pour les consommateurs. Cette facilité de paiement a gagné en popularité au fil des années. D'après une étude Kantar pour BNP Paribas de 2023, 43% des Européens avaient recours "de temps en temps" à un paiement échelonné ou à un paiement différé. Selon Lafferty Research, le marché global du paiement fractionné pourrait atteindre 3.000 milliards de dollars d'ici à 2030.
Dès 2006 Klarna a commencé son offensive à l'international et est devenu en 2012 une licorne, c'est-à-dire une société non cotée dont la valorisation dépasse le milliard de dollar. Aujourd'hui Klarna revendique 150 millions d'utilisateurs et 575.000 commerçants partenaires. Ce alors que ses confondateurs, lorsqu'ils avaient "pitché" leur idée lors d'une sorte d'équivalent suédois de "Qui veut être mon associé?", s'étaient vu répondre "cela ne marchera jamais" par le jury.
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Une valorisation loin de celle de 2021?
L'entreprise doit maintenant passer à la vitesse supérieure et se prépare à une introduction en Bourse. Sebastian Siemiatkowski, le directeur général et cofondateur de la société, avait déclaré en début d'année que le groupe était prêt pour entrer sur la cote. Le calendrier n'a pas été précisé, mais CNBC rappelle que le dirigeant avait expliqué qu'une introduction dès cette année n'était pas "impossible". La chaîne américaine souligne que beaucoup s'attendent à ce que l'opération ait lieu à Wall Street.
Bloomberg de son côté évoque plutôt le début de 2025 et mentionne une valorisation qui pourrait s'élever à 20 milliards de dollars. Ce qui serait toutefois loin des 45 milliards de dollars qu'avait atteint l'entreprise lors d'une levée de fonds réalisée en 2021. A cette date, l'inflation et les taux d'intérêt ne s'étaient pas encore envolés, et les investisseurs n'émettaient pas encore les doutes actuels sur la consommation des ménages.
Rappelons que l'univers des paiements constitue un secteur de coûts fixes, avec un nombre gigantesque de transactions qui rémunèrent les entreprises avec de petites commissions. Plus les volumes sont élevés, plus les résultats de l'entreprise s'améliorent. Le revers de la médaille reste que ce secteur, en forte croissance avec la numérisation et la multiplication des pratiques de paiement, est très dépendant de la conjoncture et des tendances de consommation.
En tout cas, Klarna continue d'afficher une forte croissance et d'améliorer ses résultats, comme en attestent ses comptes livrés mardi.
Au premier semestre 2024, Klarna a indiqué avoir dégagé des revenus de 13,27 milliards de couronnes suédoises, soit environ 1,2 milliard d'euros, en croissance de 27% sur un an. Aux Etats-Unis seuls, sa croissance a atteint 38% sur un an. Le résultat opérationnel ajusté est passé dans le vert avec un bénéfice de 673 millions de couronnes, contre une perte de 456 millions de couronnes, un an plus tôt. La société reste en perte nette, mais elle l'a divisée par plus de six, à 333 millions de couronnes contre 2,1 milliards au premier semestre 2023.
D'ailleurs, Sebastian Siemiatkowski, a indiqué dans un communiqué que la société avait dégagé un résultat net à l'équilibre sur le seul deuxième trimestre.
Klarna a pu compter sur l'IA générative pour améliorer sa productivité et ses coûts. Les charges opérationnelles ajustées ont d'ailleurs été stables sur un an, malgré la forte croissance de la société. Sebastian Siemiatkowski a expliqué que son outil d'IA générative aurait permis d'exécuter les tâches accomplies par 700 employés.