(BFM Bourse) - La griffe de lingerie italienne haut-de-gamme va entrer par la petite porte sur le marché parisien, sans faire pour le moment appel à l'épargne. Son propriétaire actuel, le fonds Tennor du financier allemand Lars Windhorst, vise une capitalisation indicative de 473 millions d'euros, sans préciser les ambitions financières de l'entreprise, en pleine restructuration après plusieurs exercices difficiles.
La Perla choisit la capitale autoproclamée du glamour. Via la société de droit néerlandais La Perla Fashion Holding N.V., le créateur, fabricant et détaillant de lingerie de luxe, de vêtements de nuit, de vêtements de plage et d'accessoires a fait part mercredi de son intention d'inscrire ses actions sur le marché à réglementation allégée de la Bourse de Paris, Euronext Growth, par cotation directe.
"La cotation à Paris de La Perla Fashion Holding, un marché de capitaux de premier plan pour les entreprises du luxe, augmentera la visibilité de La Perla et améliorera son accès au capital" [dans l'éventualité d'opérations ultérieures, NDLR], a commenté Pascal Perrier, directeur général de La Perla dans un communiqué diffusé mercredi.
"Forts d'une attention renouvelée sur l'héritage unique de La Perla en matière de lingerie de luxe et de la reconnaissance mondiale de la marque, nous revitalisons notre offre de produits afin de mieux répondre aux besoins des millennials et de la clientèle du luxe, notamment en élargissant nos lignes de produits pour une utilisation plus fréquente et quotidienne", a ajouté le dirigeant, nommé l'an dernier à la tête de la maison originaire de Bologne, après 18 ans passés chez Burberry.
Pour les besoins de la première cotation, qui devrait avoir lieu vendredi, le cours de référence a été fixé à 4,50 euros, supposant une capitalisation boursière de 473 millions d'euros. Un contrat de liquidité a été conclu avec un intermédiaire parisien, Invest Securities, afin de faciliter le cas échéant la liquidité des échanges.
Fondée en 1954 par Ada et Olga Masotti, La Perla a connu depuis les années 2000 plusieurs propriétaires, avant d'être reprise en 2018 par le fonds d'investissement Sapinda (récemment renommé Tennor) contrôlé par Lars Windhorst. Ce financier allemand controversé est réputé pour avoir laissé derrière lui plusieurs entreprises en faillite, et pour ses démêlés avec certains créanciers.
En juin dernier, l'exposition de la société de gestion d'actifs H2O, filiale du groupe Natixis, aux titres de dettes émis par des entités liées à l'entrepreneur allemand Lars Windhorst, révélée par le Financial Times, a entraîné une vague de sortie de capitaux de la part d'investisseurs préoccupés par ces prises de position sur des instruments à la liquidité douteuse. L'action Natixis en avait elle-même pâti, avant que la banque n'assure que les difficultés de H2O étaient restées ponctuelles, sans effet de contagion sur ses autres filiales de gestion, et que la collecte était redevenue positive le mois dès juillet.
En 2018, Lars Windhorst avait évoqué le projet d'émettre 500 millions d'euros d'obligations La Perla.
Ayant, selon le Financial Times, revu en baisse ses objectifs depuis la prise de contrôle par Tennor, La Perla n'a pas reprécisé d'ambitions financières pour le moment. Après une année 2017 difficile, le groupe La Perla dit avoir a commencé à mettre en œuvre une stratégie de restructuration visant à réorganiser et à redynamiser ses activités, mais le projet de supprimer 100 à 120 postes (sur un effectif de 430 salariés) sur son site de Bologne a provoqué la colère des représentants du personnel.