(BFM Bourse) - L'éditeur allemand de progiciels est brièvement passé devant le groupe pharmaceutique danois, ce lundi 24 mars, en termes de capitalisation boursière. Les deux entreprises connaissent des trajectoires divergentes ces derniers mois.
D'un cheveu et brièvement, SAP s'est coiffé de la couronne de la plus importante société européenne en Bourse. Selon Bloomberg, l'éditeur allemand de logiciels professionnels a affiché une capitalisation boursière (la valeur de la totalité de ses actions) de 314 milliards d'euros dans la matinée de ce lundi 24 mars, dépassant très légèrement le groupe pharmaceutique danois Novo Nordisk.
Le spécialiste des traitements et médicaments anti-obésité est assez vite repassé devant. Vers 12h, heure française, la capitalisation boursière de Novo Nordisk se situait autour de 311 milliards d'euros contre 310 milliards d'euros pour SAP. Le groupe de luxe LVMH demeure la troisième capitalisation européenne avec un total de 301,3 milliards d'euros.
Comme souvent avec ces mouvements très symboliques, l'intérêt reste surtout de souligner les divergences de dynamique entre les deux actions.
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SAP, une valeur IA
Depuis le début de l'année, SAP s'adjuge 10,7% et surtout 40% sur un an. Le groupe allemand a enchaîné les bonnes publications, notamment en janvier dernier, lorsque la société a relevé ses perspectives pour 2025, après des résultats supérieurs aux attentes au quatrième trimestre 2024. Bank of America avait apprécié un "finish robuste".
Au-delà de ses résultats, SAP est exposé à des thématiques porteuses sur les marchés à savoir l'intelligence artificielle (IA) et l'informatique dématérialisée ("cloud"). Il y a un an, la société avait d'ailleurs annoncé une vaste réorganisation pour se concentrer sur l'essor de l'IA.
"SAP s'est imposé comme le seul proxy de l'exposition à l'IA" en Europe, expliquait l'an passé le bureau d'études indépendant Alphavalue.
"La conversion de ses logiciels vers le cloud au cours des dernières années a permis à la société de s’ouvrir à de nouveaux marchés et de le faire par le biais d'un modèle d'abonnement plus rentable. Nous pensons qu'au-delà de l'engouement actuel pour l'IA, SAP est parfaitement positionnée pour fournir à ses clients des produits qui font peut-être moins les gros titres mais qui sont tout aussi importants pour eux", souligne pour sa part la société d'investissement Walter Scott.
Série de revers pour Novo Nordisk
De son côté, Novo Nordisk chute de 17,2% depuis le début de l'année et de 42,2% sur un an. Le spécialiste des traitements contre le diabète de type 2 et contre l'obésité, pâtit de résultats décevants sur des essais cliniques clef.
Cela a été le 20 décembre dernier, séance au cours de laquelle son titre avait dévissé de 20,7%, après la communication de résultats d'essais de phase III (la dernière étape avant la commercialisation potentielle d'un médicament) pour Cagrisema. Ce potentiel nouveau traitement anti-obésité du groupe danois combine deux molécules pour réduire la glycémie, à savoir le sémaglutide et le cagrilintide.
Les résultats de cet essai avaient montré que 22,7% des patients traités avec Cagrisema avaient connu une perte de poids significative au bout de 68 semaines, taux qui tombait à 20,4% en incluant les patients qui ont abandonné le traitement en cours de route. Ces chiffres s'avéraient décevants, car la société visait un taux de plus de 25%.
D'autres résultats cliniques, survenus le 10 mars dernier, ont encore plombé l'action. Ces résultats concernaient encore Cargisema, et portaient sur une population de patients différentes (pas seulement des personnes en situation d'obésité et de surpoids mais aussi en situation de diabète de type 2).
Les données communiquées par Novo Nordisk avaient fait état d'une perte de poids de 13,7% contre 3,4% pour les personnes traitées par placebo quand les investisseurs attendaient un taux de réduction d'environ 15%, selon Bank of America.
La banque américaine note également que d'autres facteurs ont pu affecter l'action Novo Nordisk, tels qu'un ralentissement de la croissance des ventes d'Ozempic, son antidiabétique phare, ou des interrogations sur la taille du marché des médicaments anti-obésité.